Taxe Zucman : "Il ne faut pas alimenter l'idée qu'il y aurait un trésor caché", estime Stéphane Boujnah, le patron d'Euronext

La taxe Zucman sera au cœur des discussions à venir entre Sébastien Lecornu et les socialistes. Stéphane Boujnah, le patron d'Euronext, met en garde : "Tout doit être ouvert, mais il ne faut pas espérer de la taxe Zucman une solution magique, parce qu'elle ne le permet pas."

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stéphane Boujnah le 12 septembre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Stéphane Boujnah le 12 septembre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pour éviter la censure d'un nouveau gouvernement, le centre et la droite sont prêts à taxer plus fortement les ultra-riches sans pour autant aller jusqu'à l'instauration de la taxe Zucman, mesure phare brandie par les socialistes. Avant d’être directeur général et président d'Euronext, plateforme boursière européenne, qui gère les principales bourses en Europe (Oslo, Paris, Amsterdam, Dublin, Lisbonne, Milan, Bruxelles), Stéphane Boujnah a été banquier d’affaires, mais a débuté sa carrière au PS, dont il a été membre jusqu’en 2013.

Aujourd'hui, il ne se "reconnaît pas forcément dans ce que la gauche est devenue. Mes valeurs sont profondément sociales-démocrates." La taxe Zucman sera au cœur des discussions à venir entre Sébastien Lecornu et les socialistes, dont le nouveau Premier ministre souhaite obtenir le soutien. Cette mesure, votée à l'Assemblée nationale, mais rejetée au Sénat, qui vise à créer un impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.

"Il faut distinguer deux choses et être nuancé" sur le sujet, estime Stéphane Boujnah. "Le totem de la taxe Zucman qui va tout régler d'un coup est une impasse. On sait que c'est inconstitutionnel dans sa forme pure, que c'est très compliqué par rapport à nos conventions de non double imposition. Donc, il ne faut pas alimenter l'idée qu'il y aurait un trésor caché", explique Stéphane Boujnah.

"Il ne peut pas y avoir de discussion sur les prélèvements qu'il faut augmenter sans se poser la question, dans le calme, sur quels sont les prélèvements qui auraient le moins d'effets négatifs sur la croissance, est-ce qu'il faut ou pas ouvrir le débat sur la TVA ?" Les pays qui ont été confrontés aux difficultés de la France sont passés entre 20 et 23% de TVA. "Tout doit être ouvert, mais il ne faut pas espérer de la taxe Zucman une solution magique, parce qu'elle ne le permet pas."

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