Quelle est la résistance des humains aux chaleurs humides ?

On sait tous à quel point la chaleur moite peut être désagréable ! Douze courageux volontaires (9 hommes et 3 femmes, jeunes et en bonne santé) se sont rendus dans les laboratoires de l’université d’Ottawa pour tester leur résistance.

Pour cette étude, les chercheurs les ont placés dans une pièce chauffée à 42°C avec un taux d’humidité de 28 % pour commencer et ils ont progressivement fait monter la teneur en vapeur d’eau jusqu’à ce que les cobayes craquent et demandent à sortir, tant l’expérience devenait insupportable. La plupart ont arrêté l’expérience autour de 50 % d’humidité maximum.

Des risques encourus par les volontaires

Ils ont montré des premiers signes de surchauffe, la température interne de leur corps commençait à monter, au-delà de 40°C, il fallait donc commencer à s’inquiéter. Autant les humains se sont parfaitement adaptés aux régions désertiques, avec une chaleur sèche intense, autant notre corps est très vulnérable à la chaleur humide.

L’air saturé en vapeur d’eau bloque l’évaporation de la sueur, la chaleur ne peut plus être évacuée, elle commence à s’accumuler, on arrive aux limites de la thermorégulation, et c’est mortel au bout de quelques heures, même pour des personnes jeunes, très vaillantes et qui restent au repos sans faire aucune activité physique. On ne parle même pas ici de personnes âgées ou ayant des maladies chroniques, qui ont succombé aux canicules de ces dernières décennies en Europe.

Ces conditions climatiques peuvent-elles être réelles ?

Oui, c’est là tout l’intérêt de cette recherche. Quand l’atmosphère se réchauffe, elle peut contenir plus de vapeur d’eau et avec le changement climatique, de plus en plus de simulations voient apparaître dans leurs projections des épisodes de canicules humides persistantes et potentiellement fatales pour les humains, mais aussi les autres mammifères. Elles dépasseraient bien les 42°C et 50 % d'humidité.

Ces redoutables phénomènes devraient se développer dans le golfe Persique, dans certaines vallées du Pakistan, en Inde, en Asie du sud-est, mais peut-être aussi dans le Midwest américain et sur les bords de la Méditerranée. Pendant quelques heures ou quelques jours par an, ces régions-là pourraient devenir inhabitables : sauf à rester chez soi dans une maison climatisée, il sera physiologiquement impossible de vivre, de marcher, d’exercer une activité extérieure. On parle beaucoup de la montée des eaux comme d’un péril existentiel pour des îles ou régions côtières, mais vous allez entendre de plus en plus parler de la menace des canicules humides.