Tout le monde peut avoir l'oreille absolue, d'après une étude britannique

Deux neuroscientifiques ont concocté un entraînement spécial et 10 à 20% des volontaires qui y ont participé sont parvenus à acquérir cette aptitude. Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine "Epsiloon" détaille ces résultats.

Article rédigé par Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'oreille abolue serait une question d'apprentissage. Photo d'illustration. (DUPUIS JEAN-FRANCOIS / MAXPPP)
L'oreille abolue serait une question d'apprentissage. Photo d'illustration. (DUPUIS JEAN-FRANCOIS / MAXPPP)

Tout le monde n’est pas Mozart, mais il est possible d’acquérir l’oreille absolue. O n pensait que la capacité à reconnaître les notes de musique du tac au tac, quel que soit l’instrument qui les joue, était un don, un talent acquis très jeune, un potentiel inné. Aussi facilement qu’on reconnaît une couleur ou un visage. C’est une idée reçue viennent de démontrer deux neuroscientifiques anglais, Yetta et Alan Wong, de l’université de Surrey. Vous, moi, n’importe qui, à n’importe quel âge, pouvons acquérir cette capacité. Il suffit de s’entraîner.

Les chercheurs ont réalisé des tests. Ils ont spécialement mis au point un logiciel pour ça : une formation de huit semaines assez intensive, avec une vingtaine d’heures d’entraînement sur ordinateur. C’est assez simple, il y a des séquences de notes jouées au piano, ou au violon, et on doit cliquer sur les notes qu’on entend dans un cercle dans lequel les 12 sont affichées.

Et ça fonctionne, la plupart des volontaires qui ont joué le jeu de cet entraînement ont réussi. Ils ont appris à reconnaître sept notes sur les douze avec exactitude. Surtout, à la fin, 10 à 20% avaient acquis l’oreille absolue. Ce qui montre qu’il n’y a aucune impossibilité : l’oreille absolue, ça s’apprend.

Certaines personnes ont des facilités

On pensait que c’était une histoire de développement cérébral, que le cerveau perdait dans l’enfance cette capacité à apprendre de manière absolue. Il est vrai que c’est plus facile pour les enfants, qui ont tendance à reconnaître les sons pour eux-mêmes, sans comparaison. Les adultes calibrent les sons les uns par rapport aux autres. Les précédentes études parlaient d'"âge critique" au-delà duquel il devenait impossible de contrer ça, vers 12 ans. Finalement, c’est difficile, mais c’est possible.

Sachant qu’il reste un mystère tout de même : pourquoi est-ce si facile, presque naturel pour quelques rares élus ? Pas de réponse pour l’instant. Les chercheurs prévoient d’étudier avec l’imagerie médicale – des IRM, des EEG – pour observer la façon, sans doute particulière, dont leur cerveau perçoit les sons.

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