Gestion du sommeil : des chercheurs recommandent de ne pas prolonger excessivement la grasse matinée

Des chercheurs recommandent aux adolescents de ne pas prolonger leurs grasses matinées de plus de deux heures le week-end, sous peine de fatigue ou d’anxiété. Trop dormir ou rester allongé toute la journée, chez les jeunes comme les adultes, perturbe les rythmes biologiques et nuit à la santé.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des chercheurs  de l’université de l’Oregon assurent que chez les 12/18 ans, le week-end, il ne faut pas rallonger ses nuits de plus de deux heures par rapport aux nuits de la semaine (BOY_ANUPONG / MOMENT RF)
Des chercheurs de l’université de l’Oregon assurent que chez les 12/18 ans, le week-end, il ne faut pas rallonger ses nuits de plus de deux heures par rapport aux nuits de la semaine (BOY_ANUPONG / MOMENT RF)

Vendredi 27 juin, les grandes vacances approchent pour un grand nombre d’élèves et avec elles, la perspective de ne plus mettre de réveil. Des chercheurs américains préviennent : la grasse matinée idéale ne doit pas être trop longue. 

Ces chercheurs de l’université de l’Oregon ont étudié les rythmes de sommeil de près de 2000 adolescents. Leurs travaux ont été publiés le 19 mai, sur le site Oxford academic. Ils ont établi qu’idéalement, chez les 12/18 ans, le week-end, il ne faut pas rallonger ses nuits de plus de deux heures par rapport aux nuits de la semaine, au risque d'entraîner une sensation de fatigue physique ou d’anxiété.

Une petite grasse matinée le week-end ou en vacances est quand même utile, car près d’un adolescent sur deux ne dort pas assez en semaine, en période scolaire, en France, rappelle l’Institut national du sommeil et de la vigilance. Les 12/18 ans sont en effet souvent en dessous des 8 à 10 heures de sommeil nécessaires pour la santé, le bon fonctionnement de la mémoire, de l’attention et une bonne stabilité émotionnelle.

Le "bed rotting" pas recommandé

Pour un ado, passer ses journées de congé dans sa chambre sur son lit, même sans dormir, ce n’est pas non plus la meilleure idée. Sur les réseaux sociaux, cette tendance s’appelle le “bed rotting”, littéralement le “pourrissement au lit”. Le concept consiste à passer toute la journée allongé en regardant des séries, ses mails, en écoutant de la musique, voire en mangeant aussi sur place. Si cette solution reste ponctuelle, pourquoi pas… mais attention : les spécialistes du sommeil sont unanimes. Rester couché toute la journée casse les rythmes et peut perturber l’horloge interne. Le pic de cortisol du matin, notamment — qui est l’hormone du réveil — peut être atténué. Il peut en découler une perte de dynamisme, voire l’apparition d’insomnies. À moins d’être malade ou très fatigué, le cocooning sur son lit toute la journée entraîne plutôt une perte d’énergie.

Chez les adultes, les effets sont les mêmes. Dormir trop (au-delà de 8 ou 9 heures) n’est pas non plus conseillé pour les adultes. Plusieurs études — notamment des travaux de l’université de Harvard — ont montré que les nuits de plus de 8 heures répétées sur plusieurs années sont liées à davantage de problèmes de mémoire, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète, et même de dépression. Pour la santé, chez un adulte, 7 à 8 heures de sommeil restent l’idéal, avec des horaires de coucher et de lever réguliers.

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