Insomnie : face au risque de dépendance, l'agence du médicament veut limiter le nombre de comprimés dans les boîtes de benzodiazépines

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) demande une réduction du nombre de comprimés dans les boîtes de benzodiazépines, pour limiter leur usage prolongé, souvent abusif. Ces traitements exposent à un fort risque de dépendance et d’effets secondaires graves.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des médicaments prescrits pour lutter contre l'insomnie (10 mars 2025). (MAXPPP)
Des médicaments prescrits pour lutter contre l'insomnie (10 mars 2025). (MAXPPP)

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) demande, lundi 30 juin, aux laboratoires de réduire le nombre de comprimés dans les boîtes de benzodiazépines. Ces médicaments aident à lutter contre l'anxiété et les problèmes de sommeil. Il s'agit de traitements comme le zopiclone, le zolpidem ou le nitrazépam (autrement dit Stilnox, Imovane, Mogadon et leurs génériques), qui sont prescrits contre l'insomnie. Personne ne conteste l'utilité de ces molécules, qui ont fait leurs preuves, mais leur utilisation doit être limitée dans le temps.

En théorie, les prescriptions de benzodiazépines ne doivent pas dépasser un mois pour les insomnies, et pas plus de trois mois pour traiter l'anxiété. Or, les autorités sanitaires constatent que ces médicaments font l’objet d’un mésusage persistant en France, et d'une utilisation sur une trop longue durée.

L’Agence du médicament demande donc aux laboratoires de distribuer désormais de nouvelles boîtes contenant moins de comprimés, entre 5 et 7, au lieu de 10 ou 14. L’ANSM espère ainsi pouvoir mieux réguler cette consommation.

Des effets secondaires importants

Ces traitements entraînent une addiction et des effets secondaires importants. Le risque de dépendance augmente avec la dose et la durée du traitement. Il a été démontré qu'une consommation chronique de benzodiazépines multiplie par cinq les problèmes de mémoire et de concentration, car ces molécules agissent directement sur le cerveau et que leur consommation régulière double aussi le risque de chute ou d'accident de voiture à cause des vertiges et de la somnolence.

Malheureusement, ces risques sont souvent méconnus. La France fait partie des pays européens qui consomment le plus de benzodiazépines. Quelque neuf millions de Français y ont recours, et un tiers d’entre eux ignorent les risques qui y sont liés.

Les effets indésirables, mais aussi les risques de difficultés de sevrage qui peuvent apparaître après plusieurs mois de consommation. Chez les consommateurs de longue date, un patient sur 10 seulement arrive à arrêter son traitement lui-même. Les autres ont besoin du soutien d’un professionnel de santé.

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