La maladie d’Alzheimer peut désormais être diagnostiquée par une simple prise de sang

Ce simple test sanguin a été conçu par une firme japonaise et est déjà utilisé aux États-Unis. Une demande de mise sur le marché a été déposée pour l'Europe.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Diagnostiquer la maladie d'Alzheimer est désormais possible grâce à un test sanguin. Il est toutefois réservé à certains profils de patients (photo d'illustration). (RICHARD VILLALON / MAXPPP)
Diagnostiquer la maladie d'Alzheimer est désormais possible grâce à un test sanguin. Il est toutefois réservé à certains profils de patients (photo d'illustration). (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Les États-Unis, sont les premiers à avoir autorisé ce test qui permet de déceler dans le sang des traces infimes de deux marqueurs de la maladie d'Alzheimer : la protéine bêta amyloïde et la protéine Tau, deux protéines qui s’accumulent dans le cerveau des malades.

Ce test sanguin a l’avantage d'alléger les techniques de diagnostics et de les rendre moins invasives, explique Philippe Amouyel, professeur de Santé publique au CHU de Lille et directeur de la Fondation Alzheimer, car jusqu’ici, le diagnostic reposait à la fois sur des tests cognitifs, de l’imagerie médicale par IRM ou Pet Scan, et parfois une ponction lombaire. Ce simple test sanguin, conçu par la firme japonaise Fujirebio Diagnostics, permettra donc de gagner du temps. Une demande de mise sur le marché a aussi été déposée pour l’Europe, avec une réponse attendue pour l’automne prochain.

Réservé à certains profils de patients

Toutefois, il n'est pas question de proposer ce test sanguin à tout le monde, car il y a un risque de faux résultats positifs. Aux États-Unis, il est réservé aux personnes de plus de 55 ans, qui présentent des troubles de la mémoire. Certaines personnes peuvent en effet avoir des lésions dans le cerveau, qui entraînent un test sanguin positif. Pour autant, ils ne développeront pas la maladie. En revanche, pour les patients qui présentent en parallèle des troubles cognitifs, ce test est très fiable, et par précaution, s'il est autorisé prochainement en France, son utilisation sera vraisemblablement réservée, dans un premier temps, aux centres spécialisés dans la maladie d’Alzheimer.

Aujourd’hui, les médecins restent assez démunis en matière de traitement. Mais il existe des traitements pour stabiliser les symptômes, et ce test devrait aider à les prescrire de façon précoce. Par ailleurs, la recherche est actuellement à un tournant concernant la mise au point de nouvelles molécules qui s'attaquent aux causes de la maladie. L'Union européenne, par exemple, vient d'autoriser le mois dernier, un anticorps, le lecanemab, qui permet de nettoyer les dépôts amyloïdes qui s’accumulent dans le cerveau des malades.

Ce traitement n’est efficace que pour les stades précoces de la maladie, il entraîne beaucoup d’effets secondaires, mais c’est déjà une avancée prometteuse. Si l’on y ajoute le fait que 150 à 200 autres molécules sont en cours d’essais cliniques dans le monde contre la maladie d’Alzheimer, l’espoir est réel d’avoir de nouveaux médicaments sur le marché dans les 15 ans à venir.

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