Le cerveau garde la mémoire des membres amputés, selon une étude
Des chercheurs de l’University College de Londres ont montré que le cerveau conserve la carte mentale d’un membre amputé, même des décennies après sa perte. Cette découverte ouvre la voie à des neuroprothèses plus simples à contrôler.
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Sentir ou avoir des douleurs dans un bras ou une jambe alors qu’on a été amputé est un phénomène à la fois étrange et pénible pour les personnes concernées. Certaines personnes amputées disent simplement ressentir la présence de leur membre disparu, d’autres parlent de picotements, de sensations de brûlures, de crampes. Ces désagréments sont très présents juste après la perte du membre concerné, mais ils peuvent perdurer très longtemps, parfois des dizaines d’années après l’amputation. C’est ce qu’on appelle l’hallucinose, ou l’algohallucinose lorsqu’il y a des douleurs.
De nombreuses recherches se sont penchées sur ce phénomène pour tenter de le comprendre d’un point de vue neurologique. C’est évidemment vers le cerveau que les scientifiques se sont tournés notamment vers le cortex somatosensoriel, cette zone qui gère nos sensations. Depuis des décennies, le débat fait rage parmi les chercheurs sur la capacité du cerveau à réorganiser cette zone après une amputation : peut-il modifier ses circuits corticaux, en abandonnant ceux qui ne servent plus à rien ?
Une nouvelle étude publiée jeudi 21 août dans Nature Neuroscience par des scientifiques de l’University College de Londres semble clore la question. Cette étude affirme clairement que la carte mentale de notre corps, établie par le cerveau, reste inchangée avant et après une amputation. Les zones qui contrôlaient le membre désormais perdu sont toujours là et ne s’effacent pas avec le temps.
Une activité cérébrale quasi identique
Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en étudiant des patients avant et après une amputation de la main et en analysant leurs IRM alors qu’ils devaient bouger leurs doigts les uns après les autres. Le mouvement faisait apparaître une activité bien définie dans le cerveau, visible sur les images. Les chercheurs ont recommencé ces examens juste après l’amputation, puis trois mois après, six mois, et jusqu’à un an et demi après la perte du membre. Résultat : l’image ne change pas ! Ces chercheurs ont aussi comparé ces IRM avec celles de 26 participants amputés en moyenne depuis 23,5 ans, même constat : l’activité cérébrale reste quasi identique. Le cerveau ne change donc rien, il garde en mémoire la trace du membre amputé.
Ce résultat ouvre la voie à de nouvelles thérapies. Notamment dans le développement de neuroprothèses, d’autant plus faciles à piloter que le cerveau a conservé l’activité liée au membre à remplacer. Pas besoin d’apprendre à s’en servir : le contrôle se fait automatiquement, comme avec un membre naturel. Une prothèse de pied est ainsi déjà en cours d’expérimentation au MIT, à Boston.
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