"Aucun de nous n'a de garantie pour la suite" : les ministres gèrent les affaires courantes et attendent le remaniement

Le Premier ministre poursuit ses consultations, et tant qu'il n'y a pas de nouveau gouvernement, les ministres sortants gèrent les affaires courantes, sans savoir jusqu'à quand.

Article rédigé par franceinfo
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François Bayrou et Sébastien Lecornu lors de la passation de pouvoir à Matignon le 10 septembre 2025. (ANTONIN BURAT / LE PICTORIUM / MAXPPP)
François Bayrou et Sébastien Lecornu lors de la passation de pouvoir à Matignon le 10 septembre 2025. (ANTONIN BURAT / LE PICTORIUM / MAXPPP)

C'est la question qui hante les ministères : "Combien de temps va-t-on rester en affaires courantes ?" À force d'entendre que Matignon n'a pas de pression de l'Élysée sur le timing, les ministres se disent que ça peut être long. Alors chacun examine le calendrier en se demandant s'il y aura de la fumée blanche avant la fin de semaine prochaine et le départ du chef de l'État pour l'ONU à New York ou en fin de semaine suivante.

À moins que cela ne traîne encore plus avec quand même une date butoir : le budget devra être le 13 octobre sur le bureau des assemblées, et il faudra bien des ministres face aux parlementaires. En attendant, l'activité a clairement baissé d'un cran dans beaucoup de ministères avec des conseillers qui tournent en rond. "On s'ennuie !", "il n'y a rien à faire !", "c'est l'enfer !", peut-on entendre dans certains ministères mais ça n'est pas le cas partout.

"Ils veulent tous rester"

Par exemple, à la Place Beauvau, ça ne s'arrête jamais. Bruno Retailleau a été très visible cette semaine avec la mobilisation "Bloquons tout". Une manière de montrer qu'il est là et bien là. Au ministère des Finances, on ne chôme pas non plus comme le dit un conseiller : "Dès que tu ouvres une porte il y a du boulot, et il y a beaucoup de portes à Bercy." Surtout en période budgétaire, les équipes en poste ont des échanges avec celles de Matignon pour avancer sans savoir si les ministres démissionnaires Éric Lombard et Amélie de Montchalin seront encore là pour défendre le budget.

Le nouveau Premier ministre dort d'ailleurs toujours à l'hôtel de Brienne, le siège du ministère des Armées. Sébastien Lecornu n'a pas encore totalement pris ses quartiers à Matignon et affaires courantes oblige, c'est lui qui garde la main sur la Défense.

La question est de savoir s'il y aura beaucoup de changements entre les gouvernements Bayrou et Lecornu. "Aucun de nous n'a de garantie pour la suite", glisse un ministre. "Mais ils veulent tous rester", atteste un conseiller. Sébastien Lecornu a sans doute en tête les problèmes liés aux changements de ministres trop fréquents d'où cette préconisation d'un cadre centriste : "Il faut garder les ministres de premier plan car ils sont opérationnels." Mais des conseillers pointent la limite du copié-collé : "Lecornu comme seul mouvement ça ne fera pas rupture aux yeux des Français." Bref, le supplice chinois pour les démissionnaires et leurs équipes n'est pas terminé.

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