Chez Les Républicains, le début de la guerre des chefs en pleine refondation du parti

Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont officialisé leur candidature mi-février. Le patron des députés de la droite et le ministre de l'Intérieur se retrouveront lundi en bureau politique.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau sont candidats à la présidence du parti Les Républicains, l'élection est prévue mi mai. (ANDRE PAIN / EPA)
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau sont candidats à la présidence du parti Les Républicains, l'élection est prévue mi mai. (ANDRE PAIN / EPA)

On peut déjà imaginer la tension monter d'un cran quand les deux hommes entreront dans la salle du bureau politique de leur parti lundi 17 février. Serrage de main, sourire sans doute crispé, ils s'assiéront chacun d'un côté de la table, à côté de leurs soutiens respectifs... Puisque l'arrivée dans la course du ministre de l'Intérieur ne passe toujours pas chez Laurent Wauquiez. "Je vais vous dire ce qui me fait de la peine. Pour moi la vraie trahison, c'est qu'au moment où on refonde [le parti] on devrait tous avoir le devoir de ne pas ouvrir ces divisions, a déploré encore dimanche sur BFM TV l'élu de Haute-Loire. Ce qui me fait rager, parce que je sais ce que pensent nos adhérents, ils se disent que la droite commence à peine à regagner - trois élections, et déjà, ils se divisent ! J'ai tout fait pour éviter ça."

Un changement de nom qui divise

La réunion du jour peut compliquer le début de cette campagne. Elle durera trois mois, avant le prochain congrès qui doit avoir lieu le 17 mai. Il sera question lundi de faire le point sur le changement de nom du parti, qui divise l'Auvergnat et le Vendéen, pas vraiment en phase sur les détails de la refondation des LR. Autour de Laurent Wauquiez, on pousse pour remplacer l'étiquette Les Républicains par une nouvelle, pour écrire une autre histoire, après les années de disette d'un parti à bout de souffle. Sur la table, des noms comme "le Mouvement" ou celui du groupe à l'Assemblée "la Droite républicaine".

Bruno Retailleau, lui, a changé d'avis. L'élu de Vendée était favorable à un changement de nom, mais est aujourd'hui mitigé. Il s'agit plus d'un problème d'incarnation que d'étiquette, selon lui. D'autant que la marque LR peut encore gagner, il en tient pour preuve les dernières victoires du parti comme lors de la dernière législative de Boulogne-Billancourt. "Imposer une nouvelle marque prend du temps, il faut que ça rentre dans la tête des gens, et on n'a pas mille ans pour ça", estime l'un de ses proches, auprès de franceinfo.

La campagne entre les deux têtes d'affiche va s'accélérer. D'un côté, Laurent Wauquiez mise sur le soutien de la nouvelle génération, et ambitionne de faire un tour des fédérations. De l'autre, Bruno Retailleau s'appuie sur le soutien des poids lourds du parti et prévoit un premier déplacement de campagne jeudi 20 février à Valence. Il y annoncera le lendemain son plan de sécurité du quotidien, avec une autre casquette, celle de ministre.

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