Juristes, professeurs de droit, avocats... Marine Le Pen prépare déjà son procès en appel

Condamnée en première instance à cinq ans d'inéligibilité dans l'affaire des assistants parlementaires du FN, la patronne des députés du Rassemblement national sera jugée en appel en 2026.

Article rédigé par Victoria Koussa, Pierrick Bonno
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Marine Le Pen se prépare à son deuxième procès prévu au premier semestre 2026 dans l'affaire des assistants parlementaires du FN. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)
Marine Le Pen se prépare à son deuxième procès prévu au premier semestre 2026 dans l'affaire des assistants parlementaires du FN. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Sa condamnation en première instance à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics européens le 31 mars a été un coup de massue pour la cheffe des députés RN. Un mur sur sa route vers une quatrième candidature à la présidentielle, et un déclic : après l'émotion suscitée par cette première décision de justice, le meeting place Vauban, les coups de gueule contre "la tyrannie des juges", "elle a pris conscience qu'il fallait aborder le deuxième procès différemment", assure l'un de ses proches à franceinfo. Comprenez : avec un peu moins d'arrogance. L'appel aura lieu au cours du premier semestre 2026, avec une décision attendue à l'été, soit avant la présidentielle. Si sa peine est confirmée, elle ne pourra pas se représenter.

Lors du premier procès, Marine Le Pen y a été forte, brutale à la barre face aux juges et s'est peu entourée. Elle qui ne fait pas confiance, préfère fonctionner en cercle très restreint. Elle n'a pris que quelques conseils autour d'elle, comme celui d'un de ses lieutenants croisé par franceinfo avant la décision, et qui lui avait suggéré de ne pas surréagir, d'attendre un peu avant de faire des médias. Résultat : elle avait fait le JT de TF1 dans la foulée, le soir même.

"Elle accepte d'écouter des gens qu'elle n'écoutait pas avant le premier procès"

Cette fois, en vue du deuxième procès, sa préparation est totalement différente. D'après l'un de ses colistiers, "elle prépare ce deuxième procès de façon très assidue, elle décortique la décision de justice pour voir les différents leviers possibles", avec l'idée d'ajuster sa défense. Et puis, elle s'entoure. Selon les informations du service politique de franceinfo, Marine Le Pen voit du monde depuis sa condamnation. "Juristes, professeurs de droit, avocats, y compris d'autres pays européens, y compris très ancrés à gauche, pas forcément connus, liste un député mariniste, elle accepte d'écouter des gens qu'elle n'écoutait pas avant le premier procès".

Avant ce procès en appel, qui peut barrer la route de leur patronne, ses proches ont du mal à imaginer la suite sans elle, la remplacer par Jordan Bardella. Ils élaborent tous les scénarios. Si elle venait à échapper à l'exécution provisoire de sa peine, donc immédiate, pourquoi pas une campagne sous bracelet électronique ? Certains ne l'écartent pas. Un autre réfléchit au scénario dissolution avant le procès : "On saisira le Conseil constitutionnel pour contester l'exécution provisoire", et qu'elle puisse donc se présenter. Pareil en cas de présidentielle anticipée.

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