Le numéro un des insoumis Manuel Bompard, ambitieux disciple de Jean-Luc Mélenchon
Des élus qui connaissent bien le député marseillais de 38 ans lui prêtent des ambitions pour prendre la suite du chef insoumis, s'il ne se représentait pas.
On a tendance à l'oublier, mais le vrai numéro 1 de La France insoumise, sur l'organigramme, c'est bien lui : Manuel Bompard, le coordinateur national du mouvement insoumis, invité du 8h30 franceinfo mardi 11 mars. Jean-Luc Mélenchon reste le chef spirituel, mais n'a plus de responsabilités officielles. Un statut qui permet au député de 38 ans de tracer son chemin à lui, au cas où son mentor ne se représenterait pas. "[Manuel] Bompard roule pour [Manuel] Bompard, assure un élu qui le connaît bien, il veut être candidat à la présidentielle et il est prêt".
D'après un cadre insoumis, le député marseillais "se prépare, il est devenu autre chose qu'un directeur de campagne... Le Bompard d'aujourd'hui, les gens sur les marchés en parlent. On se dit qu'il a franchi un palier, il a pris une autre dimension, il rencontre le président avec les autres chefs de parti". Une notoriété qui repose beaucoup sur les médias : 107 passages de l'insoumis sur les plateaux en 2024, recense son équipe.
Il s'y montre souvent plus policé que certains de ses camarades, tempère certaines positions... Façon, peut-être, de rassurer une partie de l'électorat que Jean-Luc Mélenchon effraie. Son entourage veut d'ailleurs casser son image de simple exécutant du chef. "C'est un vrai maillon de LFI, il est hyper carré, il taffe, il a 15 000 idées à la seconde, vante l'une de ses proches, il ne fait pas que du commentaire mais fait des propositions".
"La guerre de tranchées a déjà commencé"
Difficile d'imaginer pour autant Manuel Bompard vouloir "doubler" Jean-Luc Mélenchon. Mais pour une députée, "la guerre de tranchées a déjà commencé" pour sa succession, et Manuel Bompard tente de se présenter comme la meilleure option. Selon elle, "il estime qu'il tient tout et que ce sera lui ensuite". Option peu crédible pour un socialiste qui tâcle : "Quand on le voit à la télé, il parle comme un rappeur, je ne le vois pas être candidat".
Est-il soutenu par son mentor ? Jean-Luc Mélenchon souffle souvent le chaud et le froid. On ne sait pas déjà s'il ira, en 2027. II feint de désigner des successeurs. Un coup Manuel Bompard, un coup Mathilde Panot. En ce moment, il parle beaucoup de Clémence Guetté. "Il les monte les uns contre les autres", croit savoir un député. Ce qui fait dire à un autre élu de gauche que Manuel Bompard n'est qu'"un rouage d'une histoire qui le dépasse".
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