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Reportage
Après l'œil ou le visage, en Chine, on peut désormais payer avec la paume de sa main
En 10 ans, la deuxième économie du monde a presque fait disparaître le paiement en espèce. Le pays n’en finit plus d’innover en matière de paiement et maintenant il est possible de payer avec sa main.
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Payer avec la paume de sa main, c’est désormais le quotidien de centaines de milliers de Chinois. Dans un petit supermarché, dans le quartier de Chaoyangmen, à Pékin, une fois arrivé à la caisse pour payer, la caissière le confirme, "oui", ce nouveau moyen de paiement est bien disponible. C’est l’une des dernières nouveautés en Chine, on passe la main au-dessus d’un petit terminal et le tour est joué, grâce aux lignes de la paume de main, on est identifié et l’argent est directement transféré au commerçant depuis son compte bancaire. La caissière explique que c’est très pratique. Si on oublie son téléphone, il suffit de scanner sa main.
Dans le même genre, on peut aussi, dans certains magasins, payer avec son visage, grâce à la reconnaissance faciale, mais aussi payer avec la pupille de son œil qui permet donc, là aussi, d’identifier la personne. Ce sont les dernières nouveautés, mais pour les Chinois, l’outil principal pour payer reste le téléphone portable, il n’y a presque plus d’argent liquide en Chine. Officiellement les commerçants n’ont pas le droit de refuser un paiement en liquide, mais dans les faits, la transaction est compliquée, voire impossible, parce que le magasin, ou bien le taxi n’a pas suffisamment de monnaie.
Les réticences des personnes âgées
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"Je trouve les paiements en espèces très pratiques, assure-t-il. Je me rends à la banque deux ou trois fois par an, je retire 2 500 à 3 000 euros pour couvrir mes dépenses quotidiennes. Mes enfants, eux, utilisent les moyens de paiement numériques, comme tous les jeunes, mais moi je n’ai pas confiance."
"On scanne un QR code et l'argent disparaît instantanément. Où est-il passé ?"
Un client âgé sur un marchésur franceinfo
"Lorsque je paye en espèces, poursuit-il, je donne 10 yuans et le commerçant me donne des marchandises d'une valeur de 10 yuans, c’est réglé en face en face et c’est parfaitement clair. Les paiements mobiles sont pratiques, mais je ne les accepte pas, tout simplement."
"Tout le monde s'est habitué, les codes de paiement sont partout"
L’ambiance du marché est rythmée par les haut-parleurs qui, dans chaque magasin, confirment tous les paiements numériques. "Je n'ai pas d'argent liquide sur moi, explique un client. J'utilise WeChat ou Alipay pour pratiquement toutes mes transactions. Que ce soit pour acheter de petites choses au marché ou pour des dépenses plus importantes comme des assurances, des frais de la vie quotidienne ou dans les hôpitaux. Lorsque le paiement numérique a fait son apparition, je n'avais pas particulièrement confiance. Mais tout le monde s'est habitué. L'argent n'est plus qu'un simple chiffre pour nous désormais. Les codes de paiement sont partout."
"Ça fait longtemps que je n'ai pas vu d'argent liquide, et encore moins touché d’argent liquide."
Un client sur le marchésur franceinfo
Lusheng, l’un des bouchers du marché, pointe du doigt quelques inconvénients. "Les paiements numériques sont très pratiques, c’est vrai, concède-t-il, mais il arrive parfois que nous ne recevions pas l’argent parce que le réseau 5G n’est pas bon, et aussi lorsque certains clients font semblant de scanner le code de paiement, mais sans réellement payer. Les QR codes et le paiement en espèce ont chacun leurs avantages, mais aussi leurs côtés négatifs."
Une difficulté pour les touristes
Si les Chinois sont habitués à ce tout numérique, pour les touristes étrangers qui viennent en Chine les premiers jours sont difficiles. Il faut installer et surtout comprendre le fonctionnement de ces applications uniques au monde. Il y a très souvent quelques galères, comme un paiement impossible à réaliser et la possibilité de se retrouver bloqué à l’entrée d’un monument. Et puis avec tous ces QR codes, c’est une sensation étrange, explique Caroline, une touriste française rencontrée devant la Cité interdite. "Je trouve ça hypercurieux, dit-elle, parce que j'ai l'impression qu'on est tracé de tout ce qu'on fait, même en achetant la moindre petite banane. Moi, j'ai un peu de mal, je trouve qu'il faut vraiment être connecté sans arrêt sur son téléphone. Ça fait 10 jours qu'on est là, on n’a pas touché un billet chinois ou une pièce chinoise."
Preuve que l’argent liquide a vraiment disparu en Chine, même s’ils sont très peu nombreux, les mendiants dans la rue sont eux aussi munis d’un QR codes qu’ils montrent aux passants sur un bout de papier et ne demandent jamais de pièce.
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