Avec la multiplication des incendies et autre catastrophe climatique, les primes d’assurances risquent de s'envoler

Un incendie d'ampleur inédite ravage depuis mardi le massif des Corbières dans l’Aude. Un drame qui pose de nouveau la question de l’assurance des biens et des personnes. D’autant plus que les catastrophes climatiques se multiplient dans le monde.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des pompiers interviennent sur un incendie dans l'Aude, près de la commune de Fraissé-des-Corbières, le 6 août 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Des pompiers interviennent sur un incendie dans l'Aude, près de la commune de Fraissé-des-Corbières, le 6 août 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Indépendamment des pertes humaines jusqu’à présent fort heureusement limitées, le dramatique incendie dans l'Aude qui a ravagé plus de 16 000 hectares en 24 heures, montre que nous sommes bien démunis quand le climat s’emballe. À terme, ce sont les conséquences économiques qui s’accumulent. Le groupe de réassurance, l’assureur des assureurs, Swiss Re publie mercredi 6 août ce chiffre qui en dit long : les catastrophes naturelles dans le monde ont entraîné sur le seul premier semestre 2025, 116 milliards d’euros de pertes couvertes par les compagnies d’assurances, contre 105 milliards sur la même période en 2024.

Cette année, ce sont les incendies de Los Angeles qui ont pesé le plus dans les pertes enregistrées. Toujours selon Swiss Re, avant 2015, les incendies ne représentaient qu’environ 1% des pertes assurées. Ils en représentent aujourd’hui 7%. Une importante et rapide progression en l’espace de dix ans et il n’y a pas de raison que cela s’arrête, entre la hausse des températures, les périodes de sécheresses plus fréquentes et les changements dans les régimes pluviométriques. À quoi il faut ajouter l’expansion urbaine qui, selon les experts, a également un impact.

Pire scénario : une envolée des prix de 160% d'ici 2050

Ce phénomène va beaucoup plus vite que le réchauffement climatique et devrait réellement peser sur le coût des assurances dans les prochaines années. Modulable en fonction des prises de risques, la prime d’assurance va devenir un vrai moyen de pression, un outil dissuasif dans des régions où certains élus continuent de bétonner leurs territoires. Ce qui est plus difficile à gérer au niveau mondial, par exemple dans certains pays en voie de développement où, vu l’explosion de la démographie, la construction en zones exposées relève plus de considérations politiques.

Dans ce contexte général, peut-on envisager l’impact direct sur nos primes d’assurances ? Les assureurs du monde entier en parleront en septembre prochain lors de leur grand-messe annuelle à Monaco. Un assureur n’est pas météorologue mais il doit assumer quand la météo fait des siennes. Or, les contrats d’assurance sont établis à l’année, ce qui rend difficile les prévisions.

Une note publiée l’année dernière par l’ACPR (le superviseur des banques et des assurances en France) chiffrait à près de 160% en moyenne l’augmentation du prix des assurances d’ici 2050 en cas des pires hypothèses. Un impact pour les ménages et l’État, dans le contexte de finances publiques déjà dégradées que l’on connaît.

Consultez la météo avec franceinfo

Les prévisions météo en direct pour votre ville et toute la France.

voir

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.