Conclave sur les retraites : nouvelle séance prévue le 23 juin, à quoi va servir ce délai ?

Mardi soir, lors du conclave retraite, patronat et syndicats n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Une nouvelle séance de négociation est prévue le lundi 23 juin.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cyril Chabanier, le président de la CFTC et Marylise Léon, la secrétaire générale de CFDT, lors d'une rencontre avec le Premier ministre sur les retraites, en janvier 2025. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Cyril Chabanier, le président de la CFTC et Marylise Léon, la secrétaire générale de CFDT, lors d'une rencontre avec le Premier ministre sur les retraites, en janvier 2025. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Faute d'accord lors des discussions sur les retraites, la CFDT et CFTC ont annoncé une ultime réunion, prévue le lundi 23 juin. Chacun va donc consulter ses instances. La CFDT réunit un bureau mercredi 18 juin pour décider de la conduite à tenir, pareil pour la CFTC qui veut réfléchir si ça vaut le coup de revenir à la table des négociations lundi. Patrick Martin du Medef va aussi consulter ses pairs. Car mardi soir tard, tous se sont quittés sur un constat : en l’état le compromis est impossible, c’est le blocage.

Jean-Jacques Marette, le médiateur de ce conclave, nommé par François Bayrou, qui anime ces discussions, a proposé une synthèse, un texte qui reprend un mixte des propositions des deux camps. Mais il n'est pas sûr que ce texte fasse consensus, car la discussion bute réellement sur plusieurs points.

L'âge et la pénibilité, les points de litiges

Il y a, d’abord, la question de l'âge, les syndicats à contrecœur ont accepté le maintien de l’âge légal à 64 ans, mais ils veulent obtenir un changement sur l’âge de la décote, c’est-à-dire celui qui permet de prendre sa retraite à taux plein même quand on n’a pas tous les trimestres cotisés. Aujourd’hui, il faut attendre 67 ans, les syndicats demandent 66, Jean-Jacques Marette fait moitié-moitié et propose 66 ans et demi.

L'autre point de litige de ce conclave, c'est la pénibilité. La CFDT tient à ce que la pénibilité puisse donner lieu à des départs anticipés, le Medef ne veut pas céder. Là aussi Jean-Jacques Marette tente une position médiane : il propose d’instaurer des systèmes de points pénibilités différenciés qui pourraient donner lieu à des départs anticipés, comme le demande la CFDT, mais selon certaines conditions, pour que ce ne soit pas la porte ouverte à un nouveau système de contournement de l’âge légal, comme les carrières longues. Pour le patronat, c’est une usine à gaz.

De toute façon, pour le patronat, le compte n’y est pas. Pour le Medef, en l’état, le bouclage financier du système n’est pas atteint et pas question d’instaurer des hausses de cotisations pour financer des aménagements à la réforme, surtout dans la période économique actuelle. Et puis, il ne le dit pas ouvertement, mais, le patronat redoute aussi qu’en cas d’accord, le texte ne soit détricoté quand il passera à l’Assemblée et que les députés ne gardent que les concessions faites aux syndicats.

Malgré tout, le gouvernement, lui, veut toujours croire à un accord possible parce qu’au-delà des désaccords, personne n’a quitté la table, ni dans le camp patronal, ni dans le camp syndical : personne ne veut endosser la responsabilité d’un échec.

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