En septembre, les taux immobiliers repartent légèrement à la hausse

Les taux immobiliers, après une décrue depuis fin 2024, sont de nouveau en légère augmentation, en cette rentrée. Cette remontée inquiète les acheteurs et pourrait inciter les banques à se montrer plus strictes sur les dossiers

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Appartement à vendre, juillet 2025. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FLÉMAL / MAXPPP)
Appartement à vendre, juillet 2025. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FLÉMAL / MAXPPP)

Mauvaise nouvelle pour les futurs propriétaires. Alors qu'on assistait à une décrue depuis la fin 2024, les taux immobiliers, en ce début du mois de septembre, repartent légèrement à la hausse. Un problème d'inflation, qui menace de repartir dans le contexte actuel. Pour un crédit à 20 ans, les taux sont passés de 3,20 % en août à 3,25 % en septembre. Certes, c’est l’épaisseur d'un trait, et il ne s'agit que de moyennes. Ceux qui ont des bons dossiers peuvent encore trouver des taux à 3%. Mais, depuis le début de l’année 2025, on était plutôt dans un mouvement de baisse et on s’attendait à ce qu'il se poursuive, car l’inflation avait tendance à refluer.

Après deux années difficiles, le marché immobilier repartait doucement, avec un rebond des ventes et des transactions. Cela dépendait des territoires, mais les réseaux d'agences, comme Orpi ou Century 21 se réjouissaient d'être dans une phase de détente. Au mois d’août, patatras, aucune grande banque française n’a baissé ses taux. Pire, on assiste à une petite remontée, mouvement que l’on n’avait pas vu depuis plus d’un an.

Contexte géopolitique et jeu de domino

Cette hausse s'explique par la situation internationale. Les droits de douane américains sont susceptibles de faire repartir l’inflation, et c’est bien pour juguler ce retour probable de l’inflation, que la Banque centrale européenne, la BCE a, en juillet pour la première fois depuis un an, arrêté de baisser ses taux directeurs.

Vu le contexte géopolitique, la pause promet de durer un peu. Comme la BCE fournit en liquidités les banques commerciales, type Société Générale ou BNP, ces banques se préparent à acheter de l’argent au même tarif ou un peu plus cher qu’aujourd’hui. Ainsi, pour garantir leurs marges, elles augmentent les taux auxquels elles prêtent elles-mêmes aux particuliers. Sinon elles seront perdantes,c’est comme un jeu de domino.

Instabilité politique et zone d’incertitude élevée

Là-dessus, se rajoute l’instabilité politique. Avec un changement probable de Premier ministre, on rentre dans une zone d’incertitude élevée. Les aléas politiques peuvent eux aussi faire remonter l’inflation, et donc les taux. De quoi inquiéter les professionnels, mais aussi les ménages, qui craignent une hausse de la fiscalité, notamment sur l’immobilier.

Les banques risquent de devenir aussi plus regardantes sur les profils des acheteurs, alors qu'elles se montraient plutôt souples pour accompagner les projets d’acquéreurs un peu justes financièrement. Si vous êtes en train de réaliser un achat immobilier, et qu’une banque vous propose une bonne offre, mieux vaut la saisir sans trop attendre.

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