Le secteur immobilier confronté à l'effondrement des ventes de logements neufs

La crise du logement neuf s’aggrave : les ventes s’effondrent. Entre taux élevés, fin du dispositif Pinel et recul des investissements publics, le secteur attend des mesures fiscales et une baisse durable des taux pour redémarrer.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La construction de logements neufs à Dunkerque, le 18 mars 2025. (MARC DEMEURE / MAXPPP)
La construction de logements neufs à Dunkerque, le 18 mars 2025. (MARC DEMEURE / MAXPPP)

Dans l’immobilier, la crise du logement neuf se poursuit : les réservations fléchissent fortement. Selon les données du ministère de l’Aménagement du territoire publiées mercredi 20 août, les réservations de logements des particuliers ont diminué de près de 9% sur un an !

Dans le détail, les ventes d’appartements neufs ont, par exemple, reculé de 2,5% entre avril et juin de cette année. Et même si, du côté des maisons individuelles, il y a un léger frémissement avec un petit +1%, cela ne suffit pas à relancer le secteur. À la fin du deuxième trimestre, plus de 120 000 logements neufs étaient disponibles à la vente et n’avaient pas encore trouvé preneurs.

L’envie d’accéder à la propriété reste forte, mais les particuliers n’ont pas les budgets. Ces dernières années, l’envolée des coûts des matériaux a fait grimper les prix des constructions, et les taux immobiliers (même s’ils baissent) restent élevés. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers, la suppression en décembre 2024 du dispositif fiscal Pinel — une niche qui permettait aux investisseurs locatifs de réduire leur impôt — a aussi eu un effet direct.

Côté investisseurs institutionnels et gros bailleurs, ce n’est guère mieux. Les entreprises, bailleurs sociaux et collectivités, qui ont longtemps soutenu le secteur en commandant en bloc des logements collectifs (par lots d’appartements ou par immeubles entiers), investissent beaucoup moins. Toujours selon le ministère, à peine 12 000 logements ont été réservés dans le cadre de ventes en bloc au deuxième trimestre, soit une baisse de 6,5% par rapport au début de l’année. Plus inquiétant encore : sur un an, la chute atteint 25%.

Dans un contexte de hausse de la fiscalité, ces institutionnels investissent moins dans le logement qu’avant, mais il y a aussi des raisons politiques. À l’approche des élections municipales du printemps prochain, les élus en poste ne se lancent pas dans de nouveaux chantiers pour agrandir leur parc immobilier. Autant dire que, pour relancer le secteur, les professionnels espèrent une poursuite de la baisse des taux d’intérêt. À l’approche de la discussion budgétaire, ils demandent aussi au gouvernement de prendre des mesures incitatives, notamment fiscales, pour relancer l’investissement locatif et attirer de nouveaux acheteurs.

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