Hausse du chômage : au premier trimestre 2025, les réformes exagèrent les chiffres, mais la hausse existe bel et bien
Le chômage a progressé en France, selon les chiffres du ministère du Travail mais, avec les nouvelles règles de calcul de France Travail et la réforme du RSA, le nombre de chômeurs en catégorie A est considérablement gonflé. La conjoncture reste toutefois mauvaise.
Les chiffres du ministère publiés lundi 28 avril montrent une hausse du chômage en France, au premier trimestre 2025. Si la situation économique n'est pas des plus favorables, il y a surtout des changements de règles de calcul à France Travail depuis les réformes de l'assurance chômage et du RSA.
L'inscription obligatoire et automatique des bénéficiaires du RSA à France Travail a notamment généré un afflux de nouveaux inscrits. Cela a eu pour résultat une hausse de 8,7%, en ce 1er trimestre, en catégorie A, c'est-à-dire des gens qui n'ont pas du tout travaillé. De nouvelles catégories – F et G – ont bien été créées pour ces bénéficiaires du RSA. Mais pour y accéder, ils doivent signer un contrat d'engagement. Et tant qu'ils n'ont pas signé ce contrat, ils patientent en catégorie A, ce qui fait mécaniquement gonfler les statistiques.
Une hausse tout de même
De fait, si on enlève les bénéficiaires du RSA et l'évolution des règles d'actualisation, la hausse se limite à 0,8%, soit 25 000 inscrits en plus au 1er trimestre. C'est nettement moins alarmant mais, même en neutralisant tous les effets, il y a bel et bien une augmentation.
Pour endiguer cette hausse, l'État peut encourager les embauches avec des aides, comme les primes à l'apprentissage versées aux entreprises qui prennent un alternant. Mais comme elles coûtent cher, le gouvernement réduit plutôt son soutien. Pour tenter de juguler les vagues de plans sociaux que les syndicats redoutent, comme chez ArcelorMittal dans la sidérurgie où 600 postes sont supprimés, le gouvernement peut aussi encourager les reconversions, la formation. Mais là aussi, c'est coûteux, même si les entreprises paient un peu. Enfin, il y a le chômage partiel, comme pendant le covid : les salariés gardent leur emploi dans l'entreprise à temps partiel, et l'assurance chômage complète jusqu'à un certain point leur salaire. Mais, par définition, ce système n'est que temporaire, le temps d'une mauvaise passe.
Prévisions pessimistes
Pour les mois à venir, vu le ralentissement prévu de l'activité, l'heure n'est pas aux recrutements, et il faut s'attendre à une continuation de la hausse du chômage. Or, le nombre croissant de gens au chômage entraîne un manque à gagner de cotisations dans les caisses, et plus de dépenses sociales pour indemniser les chômeurs.
De quoi compliquer la tâche du gouvernement qui cherche des économies et martèle qu'il faut plus de gens au travail, que c'est la grande solution pour réduire nos déficits. Une chose est sûre : l'objectif de plein-emploi, avec un taux de chômage autour de 5% promis par Emmanuel Macron à la fin de son quinquennat, s'éloigne.
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