Qui est le destockeur français Noz qui rachète deux millions de vêtements Jennyfer ?

L’enseigne de déstockage va mettre en vente près de deux millions d'articles de la marque Jennyfer, placée en liquidation judiciaire le 30 avril dernier, et promet des réductions de 75%. Noz est connu pour avoir procédé à d'autres rachats, notamment chez Casa, Habitat ou Camaïeu.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le magasin NOZ d'Anzin, dans le Nord, ouvert depuis 12 ans, spécialisé dans le déstockage d'objets en tous genres. (PIERRE ROUANET / MAXPPP)
Le magasin NOZ d'Anzin, dans le Nord, ouvert depuis 12 ans, spécialisé dans le déstockage d'objets en tous genres. (PIERRE ROUANET / MAXPPP)

Selon le dicton qui dit que "le malheur des uns fait le bonheur des autres", l’enseigne de discount Noz, qui rachète les stocks des entreprises en faillite, prospère. Elle vient, par exemple, de racheter deux millions de vêtements, de chaussures, d'accessoires, de la marque Jennyfer, placée en redressement judiciaire au printemps dernier - et reprise, mais en partie seulement. Noz a acheté ces pièces aux enchères et va les vendre, à la fin du mois de septembre, 75% moins cher que le prix d'origine.

Noz avait fait la même chose avec des stocks de Casa, la marque de décoration et de meubles, ou Habitat, Camaïeu, Esprit, Minelli, San Marina. Elle avait également racheté en 2024 des stocks de l'ancienne marque Cafés Legal.

Son modèle est d'acheter des lots, des gros volumes de stocks d'invendus et de surfer sur la faillite des enseignes. Noz propose des bijoux, des vêtements, de l'électronique, des produits de la maison, du vin, de tout, sauf du frais. Mais elle ne fabrique rien, contrairement à ses concurrents Normal ou Action. Noz achète uniquement pour revendre. Le modèle est prospère, car il y a de plus en plus d'opportunités, avec la multiplication des fermetures de boutiques, notamment dans le secteur du textile. Noz profite des dépôts de bilan et des redressements judiciaires en France, mais aussi à l'étranger, où le groupe s'approvisionne.

Des petits prix pour une clientèle avide de bons plans

De plus, l'enseigne bénéficie des difficultés de pouvoir d'achat de clients à la recherche de petits prix. Une clientèle d'ailleurs de plus en plus jeune grâce à sa présence sur des réseaux sociaux. Dans son marketing, le groupe n'hésite pas à forcer le trait, en mettant en avant, par exemple, sa démarche responsable. On y croit ou pas mais, par exemple, dans son communiqué pour annoncer la vente de produits Jennifer, le groupe vante l'occasion de donner "une seconde vie à des articles neufs, en ligne avec les principes de l'économie circulaire".

Ainsi Noz s'étend, à faire pâlir d'envie les enseignes traditionnelles. Elle a connu plus de 50% de croissance en deux ans.

Fondé en 1976 par Rémy Adrion – un dirigeant très discret, qui ne prend jamais la parole, le groupe français n'a pas toujours enregistré d'aussi bons résultats et a connu des trous d'air. Mais ,aujourd'hui son chiffre d'affaires se rapproche du milliard d'euros. Noz compte près de 350 magasins et entrepôts dans l'hexagone, surtout dans les villes moyennes et les périphéries. On est loin des petites boutiques qui font vivre les centres-villes. Aujourd'hui, Noz ouvre une vingtaine de magasins en plus par an.

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