Réacteurs nucléaires à l’arrêt, chantiers suspendus… La canicule coûte cher à l’économie

Selon une étude, une journée de chaleur extrême équivaut à une demi-journée de grève.

Article rédigé par franceinfo - Claire Sergent
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un ouvrier du bâtiment se verse une bouteille d'eau sur la tête pour lutter contre la chaleur (photo d'illustration). (LOIC VENANCE / AFP)
Un ouvrier du bâtiment se verse une bouteille d'eau sur la tête pour lutter contre la chaleur (photo d'illustration). (LOIC VENANCE / AFP)

Cette canicule d'août, qui s’ajoute à celle déjà longue et précoce de juin, pourrait coûter 0,3 point de PIB, soit près de 9 milliards d’euros à l'économie française, selon Allianz Trade. Dans toutes les entreprises, la productivité baisse, et certains secteurs particulièrement touchés doivent même stopper leur activité. Ces chiffres sont encore des estimations. Mais selon l’économiste Philippe Dessertine, la canicule en juin aura des conséquences financières bien plus importantes que celle d’août.

Prenons l’un des secteurs les plus exposés pendant les vagues de chaleur : le bâtiment. La plupart des entreprises sont fermées en ce moment, assure la fédération française du bâtiment. Le secteur a su toutefois s'adapter avec des horaires de travail tôt le matin ou le soir, en privilégiant des tâches en atelier les jours les plus chauds. La confédération des petits artisans, mentionne même des vêtements de protection de plus en plus présents sur les chantiers, anti-UV et rafraîchissants.

Reste l’agriculture. Là l’impact va être très fort, prédit Philippe Dessertine, notamment sur les cultures dont la moisson est prévue en septembre, le maïs, le tournesol, le soja… Le maïs ne grandit tout simplement pas. En 2003, la canicule avait fait chuter la production de céréales de 21%.

La France toujours pas adaptée aux changements climatiques

Santé Publique France estime que, de 2015 à 2020, les vagues de chaleur extrêmes auraient coûté entre 22 et 37 milliards d’euros à l'économie. Sommes-nous mieux adaptés, mieux préparés depuis les précédentes canicules ? La réponse des climatologues et des économistes est plutôt unanime : c’est non. Il y a bien un plan national d'adaptation aux changements climatiques mais sa mise en oeuvre tarde. Les logements et infrastructures restent mal adaptés, la végétalisation des villes est lente. Pourtant il y a urgence à agir. Pour Philippe Dessertine, "la ville d’avant est morte". 

 Et plus on tarde, plus le coût financier est important. "Adapter notre pays aux conséquences du changement climatique nécessite un budget d’au moins 2,3 milliards d’euros par an. Mais ne rien faire alourdirait encore plus la facture", peut-on lire sur le site du ministère de la Transition écologique. Selon l’Institut de l'économie pour le climat, investir aujourd’hui coûterait 1% du PIB, contre 5 à 20% si on ne fait rien d’ici 2050.

 

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