Affaire Nahel : "Ce qu'il a fait est bien socialement", déclare l'avocat du policier renvoyé aux assises pour meurtre

Le policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel, le 27 juin 2023, à Nanterre, sera jugé pour meurtre aux assises, ont annoncé mardi le procureur et le président du tribunal de cette ville, épicentre d'une semaine d'émeutes à la suite de ces faits.

Article rédigé par franceinfo
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Le carrefour où Nahel a été tué d'un tir d'un policier, à Nanterre, le 27 juin 2023. (DANIEL HOFFMAN / AFP)
Le carrefour où Nahel a été tué d'un tir d'un policier, à Nanterre, le 27 juin 2023. (DANIEL HOFFMAN / AFP)

"Ce qu'il a fait est bien socialement", a assuré mercredi 4 juin 2025, sur franceinfo, Maître Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel le 27 juin 2023, au lendemain du renvoi par le parquet de Nanterre du policier devant les assises pour meurtre. "Sa mission de policier, c'est de protéger les victimes innocentes, c'est de protéger les gens. Et ce jour-là, il a sauvé des vies et nous en sommes absolument persuadés", a poursuivi l'avocat.

Laurent-Franck Lienard conteste toute intention homicide et estime que le tir de son client était légitime. "La loi prévoit une autorisation donnée aux policiers de tirer, de faire usage de leur arme quand il y a un refus d'obtempérer mettant en danger autrui […] et le rôle du policier, c'est d'appliquer la loi et de protéger les gens, a expliqué l'avocat. Ce tir a permis de sauver des vies […]. Ce jour-là, il a pris la plus grande décision de sa vie. Il a décidé d'appliquer un tir alors qu'il n'avait jamais tiré sur personne", a-t-il souligné.

"Un procès politique"

Le 27 juin 2023 au matin, à la suite d’un refus d’obtempérer et d’une course-poursuite dans les rues de Nanterre, Nahel a été tué par le policier d'une balle tirée à bout portant à travers le pare-brise, alors que le véhicule redémarrait. "Ce n'est pas parce qu'il est tiré à bout portant qu'il a voulu tuer", a balayé Laurent-Franck Lienard, arguant que son client a visé "vers le bas du corps" de Nahel. "Comment vous arrêtez cette voiture dans la fraction de seconde ? Vous n'avez aucun autre moyen", argue l'avocat du policier. Selon lui, Nahel "était braqué par une arme de service, il avait un pistolet devant lui et il a pris la décision de réaccélérer, alors qu'il y avait un policier sur le capot. Cette décision, c'est la sienne, il en est responsable".

Pour le conseil du policier mis en cause, il s'agit d'un procès "politique" puisque "les décisions qui sont rendues sont exemptes de rigueur juridique. C'est inédit qu'un policier soit renvoyé pour meurtre, a-t-il souligné. Sans les émeutes et sans la déclaration du président de la République, le lendemain des faits, qui disait que c'était une faute inexcusable, mon client ne serait pas allé en détention et aujourd'hui, on aurait une appréciation beaucoup plus technique, beaucoup plus juridique de ce qui s'est passé", a-t-il assuré, alors que son client a été incarcéré pendant cinq mois lors de l'instruction, avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

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