Proposition de Gabriel Attal sur "l'entrisme musulman" : "Il va interdire les babouches aussi ?", ironise la sénatrice Nathalie Goulet

Le jour de la remise d'un rapport sur les Frères musulmans, la sénatrice centriste dénonce des mesures symboliques et inefficaces. Elle suggère plutôt de mieux contrôler l'implication dans des associations ou le financement de celles-ci.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, le 21 mai 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, le 21 mai 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il va interdire les babouches aussi ?", ironise mercredi 21 mai la sénatrice centriste de l'Orne, Nathalie Goulet, alors que Gabriel Attal, patron du parti présidentiel Renaissance, a formulé mardi des propositions pour lutter contre "l'entrisme" islamiste, à la veille de la remise d'un rapport sur les Frères musulmans. Ce rapport décrit "un islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d'infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres", a affirmé Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, lors de l'annonce de la présentation du texte.

Parmi les pistes du parti présidentiel, Gabriel Attal défend une interdiction du port du voile dans l'espace public pour les mineures de moins de 15 ans. "C'est complètement idiot", tacle la sénatrice centriste de l'Orne, spécialiste des questions en lien avec les Frères musulmans. "Ça n'a aucun sens, vous allez leur demander leur carte d'identité dans la rue ?", pointe la centriste. "Il va interdire les babouches aussi ?", ironise-t-elle.

Mieux contrôler les financements

Une autre piste est évoquée par Nathalie Goulet : "contrôler les financements". Il faut "éviter qu'ils soient conditionnés, éviter l'entrisme dans les associations". Les Frères musulmans ne sont "pas constitués en parti ou en association", et cela "crée une difficulté si on voulait les interdire ou les mettre sur la liste des organisations terroristes". Elle veut donc mieux contrôler leur implication dans des associations ou dans le financement de celles-ci.

"Le problème c'est la transparence des financements."

Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne

sur franceinfo

"Le problème, ce sont des financements qui conditionnent un comportement", notamment quand ils viennent de l'étranger. Pour la sénatrice, cela tient particulièrement à "l'espèce d'anomalie" avec le financement des associations en France qui passe par une "déduction d'impôts qui n'est pas contrôlée", et dénoncée par la Cour des comptes. "Je pense que c'est un des sujets qu'il va falloir traiter", insiste-t-elle, pointant aussi la responsabilité de "financements européens au profit d'associations en lien avec les Frères musulmans avérés".

Pour "éviter un grignotage de la société par des extrémistes qui veulent la noyauter", il "faut prendre des mesures concrètes et efficaces, et ne pas utiliser ce sujet à des fins personnelles et politicardes", cingle Nathalie Goulet.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.