Guillaume de Tonquédec évoque la fin de vie avec "Le dernier soir" : "C'est une vraie question qui bouleverse et qui divise, évidemment"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 24 mars 2025 : l'acteur, Guillaume de Tonquédec. Dans le cadre du festival Paroles Citoyennes, il sera sur la scène du Théâtre Récamier, pour la pièce "Le dernier soir", le 8 avril.
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C'est le rôle de Renaud Lepic dans la série Fais pas ci, fais pas ça qui a permis à Guillaume de Tonquédec de rencontrer le grand public avant de recevoir le César du meilleur acteur dans un second rôle, pour son interprétation de Claude Gatignol dans le film Le Prénom. Ce sont les planches qui occupent son actualité puisqu'il sera sur scène le 8 avril au Théâtre Récamier, dans la pièce Le dernier soir, dans le cadre du festival Paroles Citoyennes qui a lieu du 18 mars au 12 mai 2025. Il est également dans la pièce de théâtre Mon jour de chance au Théâtre Fontaine, jusqu'au 18 mai. Le dernier soir est une adaptation du livre bouleversant de Thomas Miraschi, l'histoire vraie d'une femme de 77 ans qui a choisi de mourir dans la dignité. Elle est accompagnée d'une personne qui souhaitait absolument être avec elle.
franceinfo : Ce qui tient les deux êtres en question, c'est ce sentiment de liberté.
Guillaume de Tonquédec : Ce qui tient les deux êtres en question, c'est ce sentiment de liberté.
C'est assez beau, l'auteur dit que cette femme, c'est lui, avec 25 ans de plus. C’est-à-dire qu'elle n'a pas toutes les réponses, on a les mêmes questions et ils se sont rencontrés sur ce thème-là. Il a toujours décidé, intuitivement, même assez jeune, avant de vivre comme il le dit, qu'il déciderait s'il voulait mettre fin à ses jours ou non. Il veut décider. Il ne peut pas décider de sa naissance, mais il veut décider de sa fin de vie. Et elle lui demande : "Est-ce que tu voudrais être le compagnon de ma fin de vie ?" Il dit oui, sauf qu'un soir, il rentre de voyage et il l'appelle pour savoir comment elle va. Elle lui dit : "Bah écoute c'est ce soir, est-ce que tu viens ?" Et il a 10 000 questions, dans sa tête, il veut dire non, mais il veut dire oui parce qu'il se sent coupable, parce qu'il s'était engagé, etc. Et il vient. Le livre raconte le dernier soir, partagé entre eux, il livre cette parole qui est un coup de poing, en effet, parce que forcément, on y pense tous. Mais c'est une vraie question qui bouleverse, qui divise, évidemment.
Vous êtes sur scène le 8 avril dans le cadre du festival Paroles Citoyennes qui traite les grands sujets d'actualité. Qu'est-ce qu'une parole citoyenne finalement ?
L'idée de Jean-Marc Dumontet, qui est le créateur de ce festival, c'est de demander à des artistes de lire un texte sur un sujet de société et de l'accompagner d'un débat. Après la pièce, il y aura trois personnes sur scène, l'auteur qui partage le point de vue de cette femme et qui veut décider de sa fin de vie. Il y aura également André Comte-Sponville, qui est un philosophe, qui me passionne. Donc ça va être très intéressant de l'entendre parler de ce sujet-là. Et il y aura également Olivier Falorni, le député qui travaille depuis des années sur le projet de loi sur la fin de vie.
"Ça va être vraiment très bouleversant et passionnant. Je pense qu'on en sortira tous différents."
Guillaume de Tonquédecà franceinfo
Vous avez été élevé dans une famille catholique, où la foi est très importante. Est-ce que vous avez le sentiment aussi que dans ce débat, dans ce genre de sujet, on fait évoluer les mentalités, on repousse les lignes ?
Moi, je n'aime pas que quelqu'un décide pour moi. J'aime bien que la religion me fasse poser des questions, qu'elle me donne des idées, qu'elle me donne des lignes directrices, mais que je puisse aussi, moi, en avoir et lui en proposer. Lui dire, "Mais es-tu sûr d'avoir totalement raison ?" Et puis si finalement, c'est mon choix, est-ce qu'il ne faudrait pas le respecter aussi ?
Dans Le dernier soir, on parle effectivement de deux personnages et d'une femme qui prend cette décision. En face de ça, vous interprétez un rôle assez fort d'un garçon qui n'a pas forcément envie de grandir, qui se remémore ses souvenirs d'enfance avec ses jeux de dés. De garder son émerveillement et ses souvenirs, c'est aussi quelque chose de très important ?
L'émerveillement et les souvenirs, oui, c'est l'état de l'enfance. Quand on me dit : "Qu'est-ce que tu fais ce soir ? Je joue". Quand on écoute bien, c'est une réponse qui peut paraître absurde. Si je devais appliquer la religion, dans un grand débat philosophique, aimez-vous les uns les autres.
"Ma façon d'aimer les autres, c'est de leur dire, je vais essayer de vous faire rire ce soir ou de vous faire réfléchir."
Guillaume de Tonquédecà franceinfo
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Est-ce que, ce que vous a déjà offert la vie vous convient ? Ce parcours, les décisions que vous avez prises, les choix que vous avez faits et qui n'étaient pas du tout imaginés par votre propre famille ?
Je crois qu'à chaque fois, j'ai choisi la meilleure chose ou la moins mauvaise. Après, on peut revisiter sa vie et se dire : "Oui, mais si j'avais fait ça plutôt que ça ?" Comme c'était la moins mauvaise décision ou la meilleure, il n'y a pas à regretter. Ce sont les échecs et les beaux moments qui font la vie. C'est assez difficile d'accepter que ce qu'on a reçu en bien ou en mal, ça nous constitue, et puis que la vie reste quand même quelque chose d'extraordinaire. Je suis assez étonnée qu'on ne parle pas plus de ce miracle, surtout en ce moment avec tout ce qui se passe dans le monde. Pourquoi on ne se réjouit pas d'être juste là et d'essayer de se serrer les coudes pour que ça aille mieux ? Mais il y a encore du boulot.
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