Le sens des mots. Vegan, symbole de l'envie de changer de mode de vie
Tout l'été sur franceinfo, Marina Cabiten et la sémiologue Mariette Darrigrand s’arrêtent sur les termes qui ont marqué l’actualité de l’année écoulée. Aujourd'hui, le mot vegan.
L'alimentation des Français est en pleine mutation, et le mot "vegan" symbolise, à l’extrême certes, une envie de consommer autrement.
franceinfo : Mariette Darrigrand, vous êtes sémiologue spécialisée dans l'analyse du discours médiatique et dirigeante du cabinet Des faits et des signes. Etre végan, c’est ne consommer aucun produits issus de l’exploitation des animaux… De la viande au fromage en passant par le cuir dans les vêtements. Alors sans vouloir aller jusque là, de plus en plus de Français s’inspirent de cette philosophie, en pensant au bien-être des animaux ou à celui de la planète. A l’image de Donald Watson, cet anglais qui a créé le mot Vegan en 1944, Mariette Darrigrand.
Mariette Darrigrand : Donald Watson a toujours vécu à la campagne et a, très jeune, été sensible au sort des animaux. Il a donc cessé de manger de la viande comme pas mal d’ados d’ailleurs, et est devenu végétarien. Mais c’est bien plus tard, à plus de trente ans, qu’il crée la Société vegan et forge le mot. En fait, il prend les trois premières lettres de "végétarien", vegetarian en anglais : V.E.G. Et les deux dernières : A. N. Il était menuisier, et pas du tout linguiste, et c’est comme s’il avait taillé dans le mot à sa façon. Et pour lui, c’était une manière de dire qu’il fallait partir du végétarisme, que c’était la base, mais le porter à sa fin, "à sa conclusion logique".
Après le MacDo il y a quarante ans, la Californie nous envoie son contraire. D’ailleurs être végan c’est très tendance à Hollywood. Joaquim Phénix a même raconté à la tribune des Oscars comment, à l’âge de 3 ans, il est devenu végan en voyant un poisson fraîchement pêché.
Cette précision est intéressante car souvent les exemples donnés sont liés à des poulets ou des vaches, parqués dans des abattoirs. Le fait que ce soit un poisson nous rappelle qu’à l’origine le mot "viande" ne s’appliquait pas qu’aux aliments carnés. Il pouvait désigner toute chair comestibles, justement des poissons, voire des céréales ou des légumes. C’était l’équivalent de ce qu’on appelait les vivres. Car "viande" vient de vivanda qui signifie en latin : ce dont on a besoin pour vivre.
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