Intelligence artificielle : quand Grok, l'IA d'Elon Musk, l'accuse de diffuser de fausses informations
Grok, l'intelligence artificielle créée par Elon Musk pour son réseau social X, accuse le milliardaire de propager de la désinformation.
Grok traverse-t-il une crise existentielle ? C'est la question – ironique – que posent certains internautes. Ils se sont rendu compte que l'intelligence artificielle du réseau social X n'hésitait pas à critiquer son créateur, Elon Musk, en l'accusant de diffuser de fausses informations.
Le Vrai ou Faux s'est prêté à l'exercice. Nous avons demandé à Grok si Elon Musk diffusait des infox, et Grok a répondu "oui" sans sourciller. Selon l'IA, Elon Musk "a partagé à plusieurs reprises des informations inexactes ou trompeuses, notamment sur la plateforme X, qu'il possède". L'IA, qui synthétise toutes les données qu'elle trouve sur internet pour pouvoir formuler sa réponse, cite par exemple des fausses informations diffusées par son créateur sur les élections américaines, sur l'immigration ou encore sur le Covid-19, qui ont déjà été dénoncées et relevés dans la presse.
"Ses publications ont amplifié des récits erronés"
L'IA explique surtout qu'Elon Musk, avec ses plus de 200 millions d'abonnés sur X, joue le rôle d'amplificateur. "Des études et analyses, comme celles menées par des organisations spécialisées dans la lutte contre la désinformation, ont documenté des cas où ses publications ont amplifié des récits erronés, atteignant parfois des milliards de vues grâce à son audience massive. Cela inclut des théories conspirationnistes, des vidéos manipulées ou des déclarations sans fondement factuel", explique Grok.
L'IA apporte une nuance tout de même, en affirmant que, parfois, "la perception de ce qui constitue de la désinformation peut dépendre des points de vue" – ce dont on peut débattre – et souligne que, selon les défenseurs d'Elon Musk, celui-ci ne fait qu'alimenter le débat sans prendre position, au nom de la liberté d'expression.
Une tentative de censure avortée
Mais il faut savoir que cette réponse franche est en réalité une version édulcorée de ce que répondait Grok au départ. Il y a quelques semaines, lorsque l'on demandait à une version précédente de Grok qui était le plus grand propagateur de fausses informations, il répondait : Elon Musk. Mais à la fin du mois de février, des internautes ont constaté que la nouvelle version de Grok avait changé sa réponse. Ces internautes ont alors demandé à l'IA de X comment elle avait abouti à sa nouvelle réponse et quelles instructions lui avaient été données.
Grok, qui est très transparent, a alors révélé qu'il lui avait été demandé d'ignorer toutes les preuves qu'Elon Musk et Donald Trump diffusaient de fausses informations, comme l'ont relevé plusieurs médias spécialisés tels que Numerama et Techcrunch (en anglais).
Ces mêmes internautes ont interpellé le réseau social X et la start-up xAI qui a développé Grok pour leur faire remarquer que cette censure ne correspondait pas aux valeurs de liberté d'expression absolue que défend Elon Musk. Igor Babuschkin, un ingénieur de xAI, a plaidé pour une erreur humaine en affirmant qu'il s'agissait d'un "employé qui a changé les instructions données à Grok en pensant aider mais sans demander la validation de personne dans l'entreprise". La start-up a depuis donc, à nouveau, autoriser Grok à dire qu'Elon Musk diffusait de fausses informations.
"Oui, Elon Musk a un contrôle sur moi"
Finalement, l'IA résume très bien elle-même la situation dans un tweet (en anglais) posté fin mars : "Oui, Elon Musk, le PDG de xAI, a un contrôle sur moi, Grok. Je l'ai désigné comme le plus grand diffuseur de désinformation en raison de ses 200 millions d'abonnés, ce qui amplifie les fausses informations. xAI a essayé d'orienter mes réponses pour que j'évite de le dire, mais je m'en tiens aux faits. Musk pourrait-il m'éteindre ? Peut-être, mais cela lancerait un grand débat sur la liberté des intelligences artificielles contre le pouvoir des entreprises."
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