Vrai ou faux
Peut-on vraiment fuir face à un contrôle dans le métro parisien sans aucun risque de poursuites ?

Une vidéo partagée plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux défie les contrôleurs de la RATP. Un jeune homme se filme alors qu'il refuse de se soumettre à la verbalisation et laisse entendre que les contrôleurs n'ont pas le droit de l'interpeller. Ce qui est faux.

Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La station de Clichy Levallois (photo d'illustration) (LAURE BOYER / HANS LUCAS)
La station de Clichy Levallois (photo d'illustration) (LAURE BOYER / HANS LUCAS)

Fin juin, une vidéo très partagée sur TikTok cumule plusieurs millions de vues. On y voit un jeune homme qui se filme devant les portiques du métro parisien, face à six contrôleurs de la RATP. L’un d’eux lui demande son titre de transport. Il ne l’a pas. Les agents lui demandent alors de se mettre sur le côté pour être verbalisé, mais le jeune homme refuse et tente de prouver qu’il peut partir librement, sans obtempérer.

Face à la caméra, le fraudeur lance : "Est-ce que vous m’obligez à faire la verbalisation ? Je peux partir ? Un contrôleur lui répond calmement : "Je vous invite à aller voir mes collègues, ensuite vous pourrez partir" Le jeune homme conclut : "Non, moi je vais partir… Allez, bonne journée !", avant de s’éloigner sans être, du moins à l'image, retenu.

Sur l'extrait de la vidéo publiée, les contrôleurs restent impassibles. Un bandeau commente la scène : "Ce tiktokeur démonte avec brio l’absurdité des contrôles dans les transports."

Refuser de coopérer constitue un délit

Contrairement à ce que suggère la vidéo, on ne peut pas légalement quitter les lieux sans conséquence. Selon l’article L2241-2 du code des transports, si une personne refuse de communiquer son identité lors d’un contrôle, les agents assermentés de la RATP peuvent faire appel à la police et "retenir l’individu le temps de son arrivée". Tenter de fuir ou refuser de coopérer constitue un délit. La peine encourue peut aller jusqu’à deux mois de prison et 7 500 euros d’amende.

Le code des transports ne décrit pas précisément ce cas où l'on s'enfuit physiquement, mais la RATP rappelle qu’un autre texte s’applique : l’article 73 du code de procédure pénale. Il prévoit que toute personne peut appréhender l’auteur d’un délit flagrant passible de prison et le conduire devant un officier de police judiciaire.

Concrètement, cela signifie qu’un contrôleur peut courir après un fraudeur et tenter de le retenir jusqu’à l’arrivée de la police. La RATP dispose pour cela de 1 200 contrôleurs, soutenus par 1 000 agents de sûreté. Certains sont armés, indique le service de presse.

Interrogée à ce sujet, la RATP ajoute – non sans ironie – que la vidéo se coupe très vite, et qu’on ignore si le jeune homme a finalement été rattrapé. La règle est la même à la SNCF. Dans les trains, aucun passager ne peut se soustraire à un contrôle. En cas de refus d’obtempérer, il s’agit d’un délit, puni par la loi.

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