"Stups" : documentaire puissant, en immersion au tribunal

Dans Les Experts Cinéma cette semaine, Matteu Maestracci évoque les films "Stups" d'Alice Odiot et Jean-Robert Viallet et "Moi qui t'aimais" de Diane Kurys.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La justice de l'intérieur, dans le film "Stups" d'Alice Odiot et Jean-Robert Viallet. (JHR FILMS)
La justice de l'intérieur, dans le film "Stups" d'Alice Odiot et Jean-Robert Viallet. (JHR FILMS)

Stups est un film coréalisé par Alice Odiot et Jean-Robert Viallet et tourné à Marseille, entre les 4 murs d'un tribunal qui croule sous les audiences pour vente ou trafic de stupéfiants.

"Stups" d'Alice Odiot etJean-Robert Viallet

La plupart des prévenus que l'on observe dans ce film ne sont pas des caïds mais le plus souvent des "petites mains", guetteurs ou "nourrices" (ceux et celles qui stockent la marchandise chez eux). Ils sont attirés par de l'argent rapide et en cash. C'est tout un écosystème qui finit par broyer les plus fragiles.

Avec des moments d'audience très forts, parfois drôles, souvent rudes, et dans le sillage d'un Raymond Depardon, les deux documentaristes nous présentent des visages et des parcours, entre violence, délinquance et précarité. On découvre aussi une justice opiniâtre et parfois lasse, sans beaucoup de moyens et même presque impuissante.

"Moi qui t'aimais" de Diane Kurys

Marina Foïs et Roschdy Zem jouent respectivement les illustres Simone Signoret et Yves Montand. "Moi qui t'aimais" est une phrase extraite des paroles des Feuilles Mortes, le tube mondial du chanteur et acteur ("qu'elle est de Prévert et Kosma" comme dirait l'autre).

La réalisatrice Diane Kurys, qui a pour habitude d'évoquer la vie des artistes (Sagan, mais aussi Georges Sand et Alfred de Musset), s'attaque ici aux dernières années du couple Montand/Signoret.
Elle prend volontairement pour point de départ, et comme point de vue, celui de la comédienne dans un couple qui a continué à s'aimer sans se séparer jusqu'à la fin, malgré les nombreuses infidélités d'Yves Montand.

Biopic relativement classique, qui ose quelques pas de côté, très bien documenté, Moi qui t'aimais est plutôt une jolie réussite. Il doit beaucoup à la remarquable interprétation de Marina Foïs en Signoret, la comédienne semble ici ajouter une nouvelle couleur à sa palette de jeu.

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