On ne pouvait pas le rater. Le jour où le daguerréotype, ancêtre de la photo, a été présenté à l'Académie des sciences
Chaque jour de la semaine, Franck Cognard s'intéresse à une date qui aura marqué la vie de tous les jours. Parce qu'il est question de photo, de Covid-19, et de Zidane, on ne pouvait pas rater le 19 août 1839.
Ce jour-là, selon le relevé météo, la température extérieure est de 21°C à Paris, mais il fait quelques degrés de plus à l'académie des Sciences où, sous les applaudissements nourris, François Arago, savant et homme politique (les deux allaient de pair plus souvent à l'époque qu'aujourd'hui), déclare que la France vient d'acheter un brevet révolutionnaire, et qu'elle "dote noblement le monde entier d'une découverte qui peut tant contribuer aux progrès des arts et de la science". En bref, la France fait un cadeau à l'humanité, et il faudra attendre la Coupe du monde 1998 et Zinedine Zidane pour retrouver trace d'une telle largesse.
Ce brevet, c'est celui du daguerréotype, il fixe durablement une image sur son support, ce qui n'était pas le cas avec les balbutiants procédés photographiques utilisés jusqu'alors.
Le daguérréotype, c'est un peu la tarte Tatin de la photo. Le lien n'a pas l'air évident comme ça, mais la tarte Tatin est le fruit d'une erreur qui a bien tourné. C'est semble t-il la même chose ici. Louis Daguerre, décorateur de théâtre et chimiste amateur, aurait laissé un soir son boulot en plan et c'est le lendemain, en revenant à son atelier, qu'il découvre une image fixée.
Bien sûr, comme on est en France, il y a polémique sur les mérites d'inventeurs précédant Daguerre. Ce dernier ne serait qu'un gros méchant qui n'a rien inventé mais tout pompé et les querelles durent encore aujourd'hui, sans oublier que les milieux savants s'écharpent toujours sur le premier daguérréotype à montrer un être humain. Pas contents non plus, à l'époque cette fois, les peintres-portraitistes qui craignent pour leur gagne-pain. Si on peut immortaliser fidèlement en quelques minutes le quidam moyen, pourquoi poser des heures pour une peinture parfois ratée, parfois embellie.
Succès fulgurant... et éphémère
L'invention de Daguerre connaît en 1841 un succès fulgurant. Rien qu'à Paris se vendent cette année-là 2 000 appareils et 500 000 plaques photographiques. Mais le succès est éphémère également. En 1850, le daguerréotype est dépassé. Heureusement, Daguerre, en vendant son brevet, touche 6 000 francs de rente annuelle, à vie. Ce qui aurait pu lui permettre, au prix d'alors, d'acheter 10 000 litres de vin par an. Mais ce que nous dit ce 19 août 1839, c'est qu'il était encore possible de faire don d'une invention au monde entier, quitte à ce que d'autres l'améliorent. On a moins vu ce genre d'élan philantropique avec les brevets des vaccins anti-Covid.
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