Arrêts-maladies, affections longue durée, vaccination en Ehpad... La ministre de la Santé précise les économies que le gouvernement veut réaliser dans le budget 2026

Catherine Vautrin souhaite notamment "limiter tout premier arrêt de travail à 15 jours en médecine de ville", transférer la prise en charge de l'indemnisation aux employeurs jusqu'au septième jour, et rendre la vaccination contre la grippe obligatoire en Ehpad.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, quitte l'Elysée le 2 juillet 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, quitte l'Elysée le 2 juillet 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

L'effort de "responsabilisation" demandé aux Français pour rééquilibrer le budget 2026 se précise. La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a détaillé les mesures d'économie souhaitées par le gouvernement pour freiner les dépenses de santé en 2026, dans une interview au Monde publiée samedi 26 juillet.

Pour atteindre l'objectif de réduire les dépenses de santé de "l'ordre de" cinq milliards d'euros en 2026, François Bayrou avait notamment annoncé "le doublement du plafond des franchises médicales", ces sommes non remboursées au patient (1 euro par boîte de médicament), qui ne peuvent aujourd'hui pas dépasser 50 euros par an. Cette limite passerait donc à 100 euros. Catherine Vautrin précise que ces dépenses en franchises seront plafonnées "à 8 euros maximum par mois", et réaffirme qu'elles seront désormais payées "au comptoir" des pharmacies.

François Bayrou avait également annoncé "une réforme en profondeur de prise en charge" des affections longue durée (ALD). La ministre de la Santé affirme qu'il s'agira d'abord de "faciliter la sortie de ce régime, quand le médecin déclare que vous êtes pleinement guéris d'un accident vasculaire cérébral ou d'un cancer, par exemple". Elle ajoute que le gouvernement entend "interroger le maintien du remboursement à 100% des cures thermales et des médicaments dont le service médical rendu est faible pour les patients en ALD".

Le premier arrêt-maladie limité à 15 jours

Les arrêts-maladies sont aussi dans le viseur. Pour limiter les "abus" dont ils font l'objet selon le gouvernement, la ministre de la Santé souhaite "limiter tout premier arrêt de travail à 15 jours en médecine de ville" et à "un mois en sortie d'hospitalisation", pour contraindre les patients à une "réévaluation régulière" de leur état de santé.

Quant à leur prise en charge financière, Catherine Vautrin explique que son transfert, "jusqu'au septième jour, à l'employeur, est à l'étude et doit faire l'objet de discussions avec les partenaires sociaux". "Dans cette hypothèse, les entreprises seraient amenées à prendre le relais sur cette période supplémentaire de carence, du quatrième au septième jour", et ce n'est qu'au-delà de ce délai que le malade serait indemnisé par l'assurance-maladie, explique la ministre.

Décourager le "nomadisme médical"

En matière de prévention, la ministre souhaite que la vaccination contre la grippe "devienne obligatoire pour les personnes âgées en établissement". Catherine Vautrin relève que "les résidents d'Ehpad sont aujourd'hui vaccinés contre la grippe à hauteur de 85%", et estime qu'il reste "au moins dix points supplémentaires de taux de vaccination" à atteindre.

Elle dit aussi vouloir lutter contre ce qu'elle appelle le "nomadisme médical", c'est-à-dire la consultation par certains patients de multiples médecins pour un même motif. Elle juge que le recours à un deuxième avis "se comprend tout à fait après le diagnostic d'une pathologie", mais que "ce n'est pas le cas d'une 3e, 4e, 5e consultation identique auprès d'autres praticiens." Elle veut donc "limiter la prise en charge" par l'assurance-maladie de ces consultations supplémentaires, et obliger les médecins à remplir systématiquement le dossier médical partagé des patients.

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