Contamination du thon au mercure : huit mairies, dont Paris, Lille et Lyon, "bannissent temporairement le thon" des cantines scolaires

Ces villes appellent "le gouvernement et les parlementaires français à agir sans attendre sur l’évolution des normes européennes".

Article rédigé par franceinfo
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Une boîte de thon ouverte, le 11 juillet 2017. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)
Une boîte de thon ouverte, le 11 juillet 2017. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Huit mairies, dont Paris, Lille et Lyon, "bannissent temporairement le thon des menus scolaires dont elles ont la charge" en raison des risques de contamination au mercure, indiquent-elles dans un communiqué transmis jeudi 28 août à France Inter. En octobre dernier, les ONG Bloom et Foodwatch avaient alerté sur l'ampleur de la contamination du thon en conserve au mercure, une substance nocive pour la santé.

Les professionnels de la filière du thon en conserve dénonçaient de leur côté une enquête "partiale et volontairement alarmiste". La consommation de thon en conserve "n’est pas dangereuse pour la santé et les produits proposés aux consommateurs respectent scrupuleusement la réglementation française et européenne", assure la Fédération des industries d'aliments conservés (Fiac).

"Aucune mesure n'a été prise"

Près d'un an après la publication de cette enquête, "aucune mesure n'a été prise par les responsables politiques nationaux et européens et l’industrie du thon pour protéger les consommateurs, en particulier les enfants", déplorent les villes de Bègles, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), Paris et Rennes.

Elles ont donc "décidé de ne pas servir de produits à base de thon dans les menus scolaires". "Cette mesure ne pourra être revue sans que la limite maximale de mercure autorisée dans le thon ne soit abaissée à la teneur la plus stricte existant pour le poisson, à savoir 0,3 mg/kg", précisent-elles dans ce communiqué signé par les maires ou adjoints aux maires en charge de l'alimentation.

"Du devoir moral de l'État et des élus de protéger les citoyens"

L’OMS considère que le mercure "constitue l’une des 10 substances chimiques gravement préoccupantes pour la santé publique". "L'affaire est donc grave, et il est du devoir moral de l'État et des élus de protéger les citoyens, à commencer par les enfants", écrivent les huit villes, appelant "le ministère de la Santé et le ministère de l’Agriculture à prendre, à leur tour, leurs responsabilités, en défendant à Bruxelles, auprès de la Commission européenne, un abaissement de la limite maximale de mercure dans le thon à 0,3 mg/kg".

Elles appellent aussi "le gouvernement et les parlementaires français à agir sans attendre sur l’évolution des normes européennes, en interdisant la commercialisation des produits à base de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure au niveau national".

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