A l'hôpital, les erreurs médicales et les dysfonctionnements demeurent "très sous-déclarés"

En 2024, 4 630 "événements indésirables graves associés aux soins" ont été déclarés par les professionnels de santé français.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Rangueil du CHU de Toulouse (Haute-Garonne), le 1er septembre 2025. (PAT BATARD / HANS LUCAS / AFP)
Dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Rangueil du CHU de Toulouse (Haute-Garonne), le 1er septembre 2025. (PAT BATARD / HANS LUCAS / AFP)

Alors qu'il est régulièrement question d'"événements indésirables graves associés aux soins" (EIGS) au procès hors norme de l'anesthésiste Frédéric Péchier, un rapport de la Haute Autorité de santé (HAS), dévoilé mardi 16 septembre par Hospimedia, révèle que ces EIGS restent largement sous-déclarés et surviennent souvent en période de tension sur les ressources humaines.

En 2024, 4 630 de ces événements (des dysfonctionnements mettant en jeu un pronostic vital ou des séquelles importantes, déclarés anonymement par les professionnels de santé) ont été déclarés par les professionnels de santé français – essentiellement dans les hôpitaux et cliniques –, dont 44% ont conduit au décès du patient, selon ce "bilan annuel" de la HAS. Ce nombre a augmenté de 13% par rapport à 2023 grâce à une meilleure connaissance du dispositif par les professionnels, mais les EIGS demeurent "très sous-déclarés", observe la HAS.

Des accidents évitables dans la moitié des cas

Une étude de 2019 estimait que 160 000 à 375 000 incidents de ce type avaient lieu chaque année au cours d'un séjour hospitalier en service de médecine et chirurgie, sans compter les autres services (gynécologie-obstétrique, psychiatrie...). Parmi les incidents fréquents figurent les erreurs liées à l'organisation de la prise en charge, les actions "du patient contre lui-même", les erreurs médicamenteuses, de diagnostic, liées au matériel et à la stérilisation, ou encore aux systèmes d'information. En 2024, la moitié des déclarants ont considéré que l'événement indésirable était "évitable" ou "probablement évitable".

Dans 58% des situations, l'incident s'est "déroulé durant une période de vulnérabilité", lorsque "les effectifs des professionnels sont incomplets" et/ou la "vigilance moindre", c'est-à-dire lors des nuits, week-ends, jours fériés, changements d'équipe ou périodes de vacances. La HAS observe que "le recours au personnel non permanent", qui "apporte de la souplesse aux établissements pour la gestion ponctuelle de ressources humaines", peut aussi "engendrer des situations à risques, liées à leur méconnaissance des habitudes, du matériel et des procédures du service ou de l'établissement".

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