Alzheimer : "Nous sommes à un tournant décisif", souligne Laury Thilleman, ambassadrice de la Fondation pour la recherche medicale (FRM)

À l'approche de la Journée Mondiale Alzheimer, dédiée à la lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui se tiendra dimanche 21 septembre, le "13 Heures" reçoit ce vendredi 19 septembre l'ex-Miss France et animatrice France Télévisions Laury Thilleman, ambassadrice de la Fondation pour la recherche medicale (FRM). Face à Julian Bugier, elle revient avec émotion sur ce qui l'a amenée à porter cette cause, qui concerne des milliers de personnes en France.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Julian Bugier : Vous êtes, Laury Thilleman, l'une des grandes ambassadrices de la Fondation pour la recherche medicale (FRM), qui soutient la recherche. Pourquoi est-ce important, la recherche ?

Laury Thilleman : Parce que la maladie d'Alzheimer est une maladie très complexe, multifactorielle et donc l'importance de cette recherche est de faire avancer la science pour pouvoir, on l'espère, un jour trouver un traitement efficace pour ralentir cette maladie qui fait tant de mal à de nombreux patients, évidemment, et à leurs familles, puisque cela peut faire imploser une famille lorsqu'on découvre que la maladie nous concerne. Et pour toutes ces raisons, les donateurs ont un rôle hyper important à jouer. C'est plus de 225 000 cas qui sont repérés chaque année en France, 900 000 personnes touchées.

On dit près d'un million, c'est ça ? On ne sait pas vraiment précisément ?

Près d'un million avec des maladies de démence apparentées, c'est énorme. Mais nous sommes à un tournant vraiment décisif. Depuis deux ans, des traitements sont découverts avec encore beaucoup d'effets secondaires. Donc la recherche avance, et c'est porteur d'espoir.

Et puis, il y a aussi l'idée de le détecter le plus tôt possible, parce que c'est cela qui peut permettre d'améliorer aussi la vie des patients. Il y a un clip de sensibilisation, dans lequel on vous retrouve, Laury. Il y a de l'émotion, c'est assez drôle aussi parce que c'est un des ressorts pour ne pas être trop triste...

Oui, décomplexifier un peu toutes ces données scientifiques. La maladie d'Alzheimer, elle touche, elle émeut, elle fait du mal. Donc c'est l'idée de "twister" un petit peu.

"Rassurer avec des bases"

Et il y a cette idée fondamentale quand même, on en parle à chaque fois. L'idée qu'on est tous concernés de près ou de loin, on a tous un proche quelque part qui est atteint de la maladie d'Alzheimer. Et on en vient à votre histoire, Laury, parce que c'est la raison pour laquelle vous êtes ambassadrice. Vous, c'est votre grand-mère, votre mamie, qui s'appelait, je crois, Yvonne. Mamie Yvonne, qui avait 96 ans, qui est partie maintenant, il y a un an et demi. Vous étiez très proche d'elle et vous l'avez accompagnée jusqu'à la fin.

Parce que toute la famille est concernée. Lorsqu'on a découvert cela il y a une dizaine d'années, on apprend aussi à comprendre cette maladie, parce qu'évidemment, elle était très affaiblie. Il y avait beaucoup d'oublis. Elle était encore indépendante. Elle roulait en voiture toute seule en ville. Donc, forcément, cela créait des petits moments de dangerosité. Quand on a compris que c'était Alzheimer qui l'avait touchée, tout de suite, on apprend à mettre plus de compassion aussi avec la personne qui est atteinte. Et donc oui, je l'ai accompagnée parce qu'une mamie, un parent, c'est quand même un pilier de la famille. Et lorsque ce pilier-là s'effondre, c'est en avalanche, toute une famille peut se décomposer.

Vous aviez, au moment de sa disparition et quand vous l'avez accompagnée sur la fin, posté quelques vidéos qui avaient beaucoup ému les gens qui vous suivent.

Ça faisait longtemps que j'avais pas vu ces vidéos, ça m'émeut toujours beaucoup. La musique a quelque chose de magique qui rassure. Elle connaissait toutes les paroles des chansons d'Édith Piaf à Charles Aznavour. Et j'encourage toutes les personnes qui sont confrontées à cette maladie à apporter un maximum d'amour et à rassurer avec des bases, et la musique en fait partie, la danse aussi... Et ça, vraiment, ça a illuminé son regard à Mamie Yvonne. Dès qu'Édith Piaf ou Charles Aznavour passent, je pense à elle.

Merci pour ces mots, Laury Thilleman, parce que je sais que ça touche aussi les histoires personnelles et la vôtre en particulier touche beaucoup de gens et c'est aussi pour ça qu'on a envie d'aider. On va rappeler qu'il faut faire des dons, parce qu'on a besoin d'argent pour tout cela. Un don de 10 euros, vous envoyez le mot AGIR : quatre lettres, c'est simple, A-G-I-R par SMS au 92 300, ou rendez-vous sur FRM.org si on souhaite donner plus.

Allez-y pour les patients et pour les aidants aussi, parce que c'est important d'accompagner une personne atteinte d'Alzheimer. C'est très difficile et on a besoin de cela pour eux aussi.