Médicaments : faut-il les recycler ?
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
Recycler les médicaments rapportés en pharmacie, c’est la piste qu’étudie très sérieusement Catherine Vautrin. La ministre de la Santé veut mettre fin à un gaspillage estimé à 1,5 milliard d’euros.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
C'est un acte quotidien des pharmaciens : mettre dans des bacs de tri les médicaments rapportés par les clients. Je prends le médicament, je le sépare de son emballage secondaire, de l'étui, et puis après je viens le jeter", a expliqué un pharmacien. Les médicaments sont ensuite incinérés, mais le système pourrait bientôt changer. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, propose de remettre sur le marché les produits qui ne sont pas périmés en les reconditionnant, parfois à l'unité. Une proposition qui pourrait réduire le gaspillage et faire économiser à la Sécurité sociale 1,5 milliard d'euros par an.
Les clients que nous avons rencontrés y sont favorables. "Tant que l'opercule n'a pas été ouvert, je ne vois pas de problème à ça", a estimé l'une d'entre eux. "Les pharmaciens sont obligés de vendre des boîtes entières, alors que dans plein de pays, c'est à l'unité. Et c'est beaucoup plus écolo, tout simplement", a ajouté une autre cliente. "Ça n'empoisonne personne et je pense que je fais confiance aux pharmaciens, parce que ce serait logique, d'ailleurs, qu'on puisse les réutiliser", a également affirmé un client.
Une pratique déjà courante dans d'autres pays
Pour un pharmacien, la proposition de la ministre est intéressante, mais risque d'être difficile à mettre en œuvre pour les médicaments à faible coût. "Là, j'ai un médicament qui coûte 3,60 euros. S'il y a tout un circuit de recyclage, de sécurisation, qui coûte énormément de temps, donc de l'argent, ça ne sera pas rentable", a expliqué Yorick Berger, pharmacien à Paris.
En revanche, si le prix du comprimé dépasse les 10 euros, le reconditionnement devient avantageux. "Il y a des médicaments qui sont très chers, des médicaments anticancéreux, des médicaments qui valent parfois plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'euros. Et donc, ces médicaments, quand on nous les ramène, soit parce que le patient est décédé, soit parce qu'il change son traitement, eh bien c'est dommage de les jeter", a détaillé Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France.
Si aucune loi n'a pour l'instant été adoptée en France, la pratique du reconditionnement est déjà courante en Allemagne, au Canada et aux États-Unis.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter