: Reportage "Je suis bipolaire, tu m'invites ?" : pour sensibiliser aux maladies mentales, Léa fait le tour de France en comptant sur la générosité de ses interlocuteurs
Âgée de 32 ans, la jeune femme est partie, sans argent, de Marseille, il y a une dizaine de jours.
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La santé mentale est la grande cause nationale de l'année 2025, c'est aussi le combat de Léa Vigier, 32 ans, diagnostiquée bipolaire à 19 ans. Elle est partie de Marseille, fin juin, avec un sac à dos et une pancarte en carton sur laquelle est inscrite la question : "Je suis bipolaire, tu m’invites ?" Franceinfo l'a suivie, à Paris, sur les Champs-Elysées.
Léa, très directe, naturelle et demande qu’on la tutoie. Depuis qu'elle a dormi dans différentes villes, chez des gens à qui elle a présenté sa pancarte. "On va voir comment ça va se passer sur une terrasse parisienne, s'amuse-t-elle. Je n'ai pas mangé depuis hier après-midi. Tout dépend de la bonté des gens, je ne dépense rien. Donc là, j'avoue que j'ai faim."
"Qu'est-ce que vous pensez de cette pancarte ?"
Elle dit les choses comme elle les ressent et c'est ce qui lui a permis de manger, dormir et voyager sans argent. Même si, évidemment, elle doit essuyer de nombreux refus. Ce n'est pas grave, elle a l'habitude et là n'est pas l'essentiel : "Le but c'est d'être complètement à contre-courant de la peur de dire qu'on est bipolaire."
Désormais, Léa assume d'être bipolaire, ce qui n'a pas toujours été le cas. Elle est donc à Paris, pour changer les mentalités et les regards sur la bipolarité. C'est ce qui se passe avec Rémi qui déjeune sur une terrasse des Champs-Elysées. Il accepte de l'inviter à sa table. "Qu'est-ce que vous pensez de cette pancarte ?", demande Léa. "Ça ne va pas super bien marcher, estime Rémi. Parce que les gens vont se méfier." "Vous pensez que sans traitement un bipolaire est dangereux ?", poursuit Léa. Rémi lui répond que oui, il pense qu'un bipolaire sans traitement "peut avoir un caractère dangereux, s'il est dans sa phase où il vrille complètement".
"Il n'y a pas de changement d'humeur brusque"
Alors Léa prend le temps d'expliquer : "C'est ce que la majorité des gens pensent. Moi, je fais un tour de France, je m'invite aux tables, chez les gens, dans les voitures etc. Je peux te dire que 99% des gens pensent ça. Sauf que ce n'est pas ça la maladie. Il n'y a pas de changement d'humeur brusque. Ce sont des variations très longues. Par exemple, avant que j'aie mon traitement, quand j'avais une phase haute, ça prenait quatre mois. Ensuite, vers les bas, ce ne sont pas des bas violents, ce sont des dépressions."
"Pour moi, c'était une bataille de tous les jours de ne pas me tuer, vraiment une bataille. Si en plus, tous les gens autour disent que tu es fou ou ont peur de toi, c'est encore plus dur."
Léaà franceinfo
Léa rappelle également que la moitié des bipolaires font au moins une tentative de suicide dans leur vie, et que 15% décèdent par suicide. D'où la nécessite d'en parler et de dédramatiser. Finalement, Léa réussit à se faire inviter à déjeuner, "je suis quand même venue m'inviter dans un restaurant sur les Champs-Elysées", sourit-elle. Tu ne choisis pas le resto le moins cher !", souligne Rémi commente son initiative qu'il trouve très courageuse : "Venir comme ça et instruire les gens sur différentes maladies... Moi, j'ai appris des choses aujourd'hui et je vous remercie."
"C'est une maladie mentale, c'est une maladie invisible donc je pense que c'est aussi pour ça que c'est le parent pauvre de la santé", rappelle Léa. La jeune femme fait tout cela pour elle et l'association qu'elle soutient : Hopestage, une association qui crée des lieux d’accueil adaptés aux personnes vivant avec des troubles psychiques. "On n'a pas de subventions de l'État, rien... Parce que, je ne sais pas, l'État se fout des malades mentaux je crois. Donc on a besoin d'aide", conclut-elle.
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