Santé mentale : "70% de la réussite qu'on voit à la télévision, c'est grâce à mon mental", affirme Teddy Riner

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Article rédigé par France 2 - Édité par l'agence 6Medias
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Teddy Riner, quintuple champion olympique de judo et parrain de la Grande cause nationale 2025 consacrée à la santé mentale, est l'invité de Julian Bugier dans le "13 heures".

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.


Julian Bugier : Pourquoi c'était évident pour vous de vous engager pour la cause de la santé mentale ?

Teddy Riner : C'est évident pour moi parce qu'aujourd'hui, il me reste ma dernière Olympiade de ma carrière. J'ai envie de prendre du plaisir, j'ai envie de prendre du temps pour moi après.

C'est 2028 à Los Angeles. Après, vous avez dit "c'est fini".

Après, c'est fini. Il faut à un moment raccrocher. Et lorsqu'on m'a proposé ce parrainage, j'ai accepté parce que c'est vrai que ça me parle beaucoup, que je suis soucieux de notre jeunesse. La jeunesse, c'est notre avenir et il faut qu'elle ait tous les outils pour bien grandir et surtout accueillir ce futur qui n'est pas évident. Je parle toujours à cette jeunesse alors c'était fluide pour moi de pouvoir parler de quelque chose que j'ai connu toute ma carrière.

On estime qu'un adulte sur 20 a déjà eu des pensées suicidaires. C'est particulièrement marqué chez les moins de 25 ans : le mal-être, la dépression, la bipolarité, le coup de blues. Ce qui change, c'est qu'on en parle de plus en plus. Les personnalités aussi brisent le tabou, Stromae, Constance, Isabelle Carré... Ils sont forts ces témoignages.

Ils sont forts et il faut les remercier parce qu'en en parlant, on désacralise un petit peu tout ça et on permet à des personnes, et surtout à la jeunesse, de pouvoir se dire 'j'ai quelque chose à élucider, il faut que j'aille voir un spécialiste.' Je suis très content d'être parrain de cette cause parce qu'on fait avancer les choses, parce qu'on essaye de pouvoir donner accès à la jeunesse et à un bon nombre de personnes, de se dire que quand on a un problème physique, on le voit. Un problème mental, on ne le voit pas forcément.

L'importance d'être suivi

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de flancher, de douter, de broyer du noir, de penser à la dépression ?

Moi, je suis un peu chanceux. J'ai commencé à suivre une psychologue à l'âge de 14 ans, jusqu'à maintenant.

Vous êtes un des premiers à le faire dans votre discipline.

Effectivement. Et jusqu'à maintenant, je continue. Je bosse comment être un meilleur père. Je bosse comment être bon sur le tapis, avoir mon schéma technico-tactique, comment être bien dans ma bulle avant de monter. Je bosse comment être un bon compagnon. Je bosse comment gérer tout ce qui arrive dans ma vie. Il y a toujours quelque chose à travailler.

Vous dites d'ailleurs "Je suis plus fort mentalement que physiquement." C'est assez dingue de dire ça, parce que quand on vous voit sur le tatami et quand on voit votre taille et votre carrure...

Je vais vous l'expliquer. Les adversaires, ils sont aussi bons que moi, ils savent faire du judo. Ils sont aussi costauds physiquement. Souvent, on ne voit que ma carapace, que mon envergure. Mais moi, je le dis haut et fort : 70 % du boulot et la réussite qu'on voit à la télévision, les médailles, c'est grâce à mon mental et à ma préparation. Si je ne me préparais pas, si je n'avais pas à chaque fois un spécialiste dans chaque secteur, ça aurait été très compliqué pour moi d'avoir eu cette carrière-là.

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