"Vous vous dites : 'A quoi bon être là ?' " : ces célébrités qui font tomber le silence sur la santé mentale, d'Isabelle Carré à l'humoriste Constance

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Article rédigé par France 2 - N. Tabouri, Z. Berkous, J. Jonas, A. Teyssier. Édité par l'agence 6Medias
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La santé mentale reste un sujet tabou, mais de plus en plus de personnalités choisissent d’en parler. Dépression, troubles bipolaires ou hospitalisations psychiatriques : leurs témoignages montrent que personne n’est à l’abri et que demander de l’aide est un acte de courage.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


D'Isabelle Carré, on dit qu'elle est lumineuse et solaire. Pourtant, l'actrice a longtemps caché une part d'ombre, une grande détresse qu'elle a vécue à l'adolescence et pour laquelle elle a tenté de mettre fin à ses jours. Elle avait 14 ans. Elle témoigne : "Il y avait une histoire d'amour compliquée. Il y avait aussi le fait que je rêvais d'être danseuse et que ça n'avait pas fonctionné. Vous éprouvez un sentiment d'une réalité qui est vide. Vous vous dites : à quoi bon continuer, à quoi bon être là ? Il y a une perte de sens. C'est l'idée de trouver une porte de sortie par rapport à ce sentiment de vide."

La jeune Isabelle est restée hospitalisée durant un mois en pédopsychiatrie. Un épisode de sa vie qu'elle a longtemps gardé secret. C'était l'époque, pas encore si lointaine, où les troubles mentaux devaient être tus. "J'ai eu honte d'en parler parce que c'était quelque chose qui était considéré comme honteux globalement par la société. Quelqu'un qui passe dans un hôpital psychiatrique, c'est quelqu'un de flippant."

Briser le silence autour de la santé mentale

Aujourd'hui, Isabelle Carré a choisi de parler et de réaliser un film, Les Rêveurs, pour alerter sur la santé mentale, et particulièrement celle des enfants. Comme elle, d'autres personnalités ont décidé de briser le tabou.

Enfant, François Berléand a souffert de troubles psychiatriques. Michèle Bernier a connu une lourde dépression, tout comme le chanteur belge Stromae. Le journaliste Nicolas Demorand a rendu publique sa bipolarité. Même les médailles n’ont pas suffi à protéger de la dépression le nageur Michael Phelps ou la gymnaste Simone Biles.

Transformer la douleur en force

De cette descente aux enfers, certains ont choisi d’en rire pour mieux s’en libérer. L’humoriste Constance a fait de sa lourde dépression la matière d’un spectacle, InConstance, présenté au Théâtre des Mathurins (Paris) à partir du 25 octobre. Diagnostiquée bipolaire, Constance a fait quatre tentatives de suicide et passé un an et demi en hôpital psychiatrique. Elle raconte : "Ce n'est pas un échec, c'est avoir du courage que de se dire qu'on a besoin d'aide, parce qu'on ne peut pas s'en sortir seul et parce que la dépression, ça peut être létal. Il y a beaucoup de gens qui ne s'en sortent pas."

De cette période sombre, Constance tire aujourd’hui la force qui lui permet de se relever et d’avancer.

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