Santé : des chercheurs français utilisent les anticorps du lama pour soigner la schizophrénie

Ces nanocorps, dix fois plus petits que les anticorps humains, conservent leur fonction essentielle de défense contre les maladies, selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique "Nature".

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un lama, le 12 avril 2025. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)
Un lama, le 12 avril 2025. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Des chercheurs français utilisent des nanocorps, des anticorps miniatures dérivés des lamas, pour s’attaquer à des troubles de la schizophrénie, selon une étude publiée mercredi 23 juillet dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

Identifiés chez les camélidés tels que le lama, le dromadaire ou le chameau, ces nanocorps sont dix fois plus petits que les anticorps humains, tout en conservant leur fonction essentielle de défense contre les maladies. "On a isolé ces anticorps à partir du lama et après, par génie génétique, on est capable de produire cet anticorps très facilement", explique Jean-Philippe Pin, directeur de recherche au CNRS. Leur petite taille permet de cibler avec précision des structures biologiques inaccessibles aux anticorps classiques.

Des effets bénéfiques dans la durée

Les chercheurs de l'Institut de génomique fonctionnelle de l'université de Montpellier ont constaté que ces nanocorps, une fois administrés chez des souris présentant des symptômes de schizophrénie – hallucinations, délires ou états dépressifs – avaient des effets bénéfiques. "On a découvert que ces petits anticorps étaient capables d’entrer dans le cerveau et d’agir dans le cerveau pendant plus d'une semaine", explique Jean-Philippe Pin.

Une avancée significative par rapport aux médicaments antipsychotiques actuels, dont l’efficacité est limitée à quelques heures, nécessitant plusieurs prises quotidiennes. Pour "un traitement qui est dans la durée, c’est quelque chose qui est très attendu dans ce type de pathologie psychique", souligne le chercheur du CNRS. L'équipe de scientifiques espère obtenir les fonds pour mener des essais chez l'homme et développer un traitement. D'autres chercheurs français explorent les capacités des nanocorps à lutter contre certains symptômes de la maladie d'Alzheimer.

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