Jeu vidéo : PS3 et Xbox 360, la fin d'une époque

C'était en 2005 pour la Xbox 360, 2006 pour la PlayStation 3. Deux périodes de fin d'année qui ont vu débarquer sous les sapins de Noël des bijoux de technologie, censées donner une nouvelle impulsion au monde du jeu vidéo.

Une fois branchées et allumées, les deux consoles laissent éclater la différence flagrante : le graphisme en haute définition fait son apparition dans les salons des joueurs, équipés de leurs tout nouveaux écrans. A noter que, pour la première fois, les manettes sont sans fil.

Très vite, au fur et à mesure que les jeux arrivent pour mettre à l'épreuve ces nouveaux engins, une autre caractéristique saute aux yeux. Désormais, la mode est aux "mondes ouverts" ; le joueur peut passer des heures entières à "fureter " en parallèle du jeu, comme l'explique Rodolphe Donain, rédacteur en chef du site jvn.com.

Les meilleurs exemples en la matière : la série des GTA , et celle des Assassin's Creed . Le but n'est plus seulement d'aller d'un point A à un point B, le jeu recèle une multitude de points B, C ou D à découvrir à sa guise.

L'émergence du jeu en ligne

Avec les deux nouvelles consoles apparaissent donc de nouvelles façons de jouer. Parmi les possibilités : le jeu en ligne, grâce à la connectivité de la PS3 et de la Xbox 360 à Internet.

Et en la matière, c'est l'Américain Microsoft, papa de la Xbox 360, qui produit "ce coup génial " selon Jean Zeid, spécialiste des jeux vidéo à France Info. La plate-forme Xbox Live permet en toute simplicité, et grâce à une réelle ergonomie, de retrouver des compagnons de jeu sur le web, un prolongement à l'expérience de jeu. Sony aussi comprend l'enjeu, mais son PlayStation Network met du temps à décoller.

Rien qu'un exemple : pour les fondus de simulations de football, comme FIFA ou Pro Evolution Soccer , une possibilité infinie de matchs face à des inconnus s'ouvre en ligne.

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La dématérialisation en marche

C'est la vraie révolution induite par la PlayStation 3 et la Xbox 360. Grâce à la connexion sur Internet, le joueur pourra désormais avoir accès à un monde de services dématérialisés. Plus besoin de se rendre en magasin pour acheter son jeu, par exemple.

Plus largement, la console de jeu devient un véritable "hub" multimédia, permettant de regarder des films à la demande, des DVD ou Blu-ray, mais aussi la télévision en direct, d'écouter de la musique...

Selon les chiffres de l'Idate pour l'année 2012, le marché des jeux vidéo est désormais porté par les téléchargements, les ventes physiques de jeux étant devenues minoritaires.

L'avènement du "motion gaming"

En décembre 2006, Sony et Microsoft doivent tous deux affronter un concurrent de poids. Nintendo explose le marché en proposant sa première Wii, dont les jeux répondent aux mouvements des joueurs grâce à des capteurs. Le "motion gaming" est popularisé. Sur ce terrain, Nintendo est imbattable : 100 millions de consoles vendues dans le monde jusqu'à aujourd'hui (contre 80 millions environ pour chacune des deux concurrentes).

"Sony s'est fait dépasser par Nintendo, avec la Wii, et par Microsoft avec Kinect" (Jean Zeid, spécialiste France Info)

La réponse de Sony et Microsoft se fera attendre ; elle n'arrivera qu'en 2010, avec le PlayStation Move pour la PS3, et Kinect pour la Xbox 360. Objectif assumé : attirer la famille devant les jeux vidéo.

Cependant, les deux firmes n'arriveront jamais à concurrencer la Wii de Nintendo, qui a pris une avance, en termes de notoriété notamment, difficilement rattrapable.

Revers de la médaille

Marquée par des jeux d'un graphisme ou d'une originalité exceptionnelles - GTA , Assassin's Creed , Uncharted , Call of Duty , Heavy Rain ou  Beyond Two Souls récemment pour ne citer qu'eux -, l'ère des consoles de septième génération est aussi celle de la consommation à outrance. Pour les éditeurs, tout est prétexte à dématérialiser pour multiplier les rentrées d'argent. Quitte à, parfois, y perdre son âme de façon "éhontée " comme le souligne Rodolphe Donain de jvn.com.

Si le jeu vidéo n'a semble-t-il jamais été aussi populaire, et inventif, il coûte en revanche de plus en plus cher. Pour certains joueurs dépités, la solution de repli aura finalement été de se tourner vers le passé, et les anciennes consoles, pour ce que l'on appelle désormais le "retro gaming".

Le modèle économique né avec la PlayStation 3 et la Xbox 360 est forcément discutable, du point de vue des joueurs obligés de plus en plus de mettre la main à la poche pour assouvir leur passion. La dématérialisation, c'est donc cela aussi, et le mouvement ne s'arrêtera pas, loin de là, avec les deux mastodontes attendus ce mois-ci. La Xbox One a ouvert le bal vendredi dernier, affichant déjà des chiffres de vente insolents. Sur Twitter, Sony - dont la PS4 est déjà sortie aux Etats-Unis - a déjà donné le ton de la bataille qui s'annonce.

A DECOUVRIR > FranceInfo.fr consacre une semaine spéciale au jeu vidéo à l'occasion de la sortie de la Xbox One et de la PS4. Notre dossier : Jeu vidéo : une nouvelle ère