La police judiciaire compte créer un groupe d'enquêteurs dédiés à la lutte contre la "narcorruption"

Le nouveau groupe, constitué de sept enquêteurs, a vocation à être mis en place début 2025.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une opération "place nette XXL" menée le 2 avril 2024 à Nantes (Loire-Atlantique). (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)
Une opération "place nette XXL" menée le 2 avril 2024 à Nantes (Loire-Atlantique). (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)

La police judiciaire va mettre en place un groupe d'enquêteurs dédiés à la lutte contre la "narcorruption", la corruption liée au narcotrafic, devenue l'une des "premières armes" du crime organisé, a annoncé mardi 10 décembre à l'AFP le chef de l'office chargé de la lutte contre la grande délinquance financière (OCLCIFF). Les enquêteurs seront intégrés aux effectifs de l'OCLCIFF de la Direction nationale de la police judiciaire (DNPJ). Cet office central, chargé d'enquêter notamment sur les dossiers politico-financiers ou de fraude fiscale les plus complexes, fête cette année ses dix ans.

"Ces dernières années, les questions d'atteintes à la probité, de corruption" ont pris de l'importance dans les activités de l'office, particulièrement dans le champ du crime organisé, a noté auprès de l'AFP Alexis Durand, chef par interim de l'OCLCIFF. "Aujourd'hui, la corruption est probablement devenue la première arme utilisée par les groupes criminels organisés", a ajouté le commissaire divisionnaire. Il s'agit d'une "arme silencieuse, discrète, difficile à détecter", a-t-il poursuivi, avant de souligner que le crime organisé est capable de corrompre des "agents publics", mais aussi "privés".

Une corruption "de plus en plus évoluée"

"On parle beaucoup des dockers", mais il y a aussi des questions sur "les plateformes aéroportuaires, où des entreprises privées peuvent favoriser l'accès à certains lieux. Même chose avec des entreprises de logistique qui vont intervenir sur des ports", a-t-il développé. Les narcotrafiquants "vont avoir recours à des moyens corruptifs de plus en plus évolués", a observé Alexis Durand.

Ils vont par exemple pouvoir "faire appel à des 'brokers', des intermédiaires, qui vont mettre en relation des trafiquants avec des autorités publiques ou des acteurs privés". Le nouveau groupe, constitué de sept enquêteurs, sur un effectif total de 80 agents environ à l'OCLCIFF, a vocation à être mis en place début 2025. Son objectif sera de "mieux détecter ces infractions et d'utiliser toutes les techniques d'investigation possibles", selon Alexis Durand.

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