Narcotrafic : "La conjugaison d'actions répressives mais aussi de lutte contre le blanchiment" éliminera les trafics, affirme Bertrand Monnet, professeur à l’Edhec

Pour ce professeur, il faut surtout porter un coup à l’extrême profit réalisé par ces entreprises criminelles, en luttant contre le blanchiment d'argent.

Article rédigé par franceinfo
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Bertrand Monnet, professeur à l'EDHEC (École des hautes études commerciales) et spécialiste du narcotrafic. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Bertrand Monnet, professeur à l'EDHEC (École des hautes études commerciales) et spécialiste du narcotrafic. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il ne faut pas se réjouir trop vite", prévient Bertrand Monnet, professeur à l’Edhec, jeudi 24 avril sur franceinfo, alors que 21 personnes soupçonnées d'être liées au narcobanditisme ont été arrêtées jeudi matin à Marseille, permettant de "démanteler un réseau important", selon le ministre de l'Intérieur. "Ce qui éliminera les trafics, c'est la conjugaison d'actions répressives mais aussi de lutte contre le blanchiment", affirme l'auteur de l'enquête vidéo "Narco Business" du journal Le Monde.

"L'arrestation de chefs porte des coups à ces organisations qui sont des entreprises criminelles" mais "une fois arrêtés, ces gens seront, si ce n'est pas déjà le cas, remplacés par d'autres attirés par l'extrême profit dégagé par ces trafics", affirme Bertrand Monnet. Le trafic de cocaïne a une rentabilité qui est "entre mille et 6 000%" et le cannabis permet "plusieurs centaines de pourcents de marge", explique-t-il.

Lutter contre la criminalité financière

Il faut donc "essayer de mobiliser une coopération internationale pour que ces gens n'aient plus intérêt à trafiquer parce qu'ils ne pourront plus rien faire des tonnes de billets qu'ils gagnent", selon le professeur qui souligne que "les narcotrafiquants blanchissent en France mais surtout à l'étranger en utilisant les paradis bancaires".

Bertrand Monnet craint que les opérations répressives et "l'action publique de réinstauration de l'Etat" dans les quartiers "gangrenés" par le trafic de drogue ne soient qu'un "pansement sur un cancer". "Il faut que des moyens soient donnés pour que des actions de lutte contre la criminalité financière soient conduites" car elles "mobilisent beaucoup de ressources et vont prendre beaucoup de temps. Espérons que la proposition de loi pour lutter contre la criminalité financière, actuellement élaborée en commission parlementaire, aboutisse !" conclut le professeur.

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