Devenir professeur de français après un court entretien "n'est pas l'idéal, mais c'est presque moins pire que ce qui se fait déjà", pointe la PEEP

La Fédération de parents d'élèves juge toutefois "désolant" d'en arriver de tenter de recruter des professeurs de français en 30 minutes. "On essaye de bidouiller pour faire quelque chose en urgence."

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Zameczkowski, vice-président et porte-parole de la fédération de parents d'élèves la PEEP, invité de franceinfo le 23 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Laurent Zameczkowski, vice-président et porte-parole de la fédération de parents d'élèves la PEEP, invité de franceinfo le 23 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ce n'est pas l'idéal, mais dans la réalité c'est presque moins pire que ce qui se fait déjà", soutient mercredi 4 juin sur franceinfo Laurent Zameczkowski, vice-président et porte-parole de la PEEP, la Fédération de parents d'élèves, en réaction à l'expérimentation lancée dans l'académie de Dijon qui consiste à permettre à des enseignants d'autres matières d'enseigner le français, sans diplôme spécifique, mais après un simple entretien d'une demi-heure.

"C'est désolant d'en arriver là", poursuit Laurent Zameczkowski. "On ne s'improvise pas prof de français ou prof dans n'importe quelle matière". Selon lui, "on est en train de faire des rustines. On essaye de bidouiller pour faire quelque chose en urgence."

Aujourd'hui déjà, un Bac+3 ou 4 et un casier vierge, et "vous êtes pris"

Toutefois, selon Laurent Zameczkowski, cette expérimentation peut permettre de répondre à une pénurie majeure d'enseignants en France. "Malheureusement, aujourd'hui la pénurie fait que vous arrivez, pour le primaire, avec un bac +3 et un casier judiciaire vierge, vous pouvez être pris sur un simple entretien. Idem dans le secondaire avec un bac +4 et un casier judiciaire vierge et ceci depuis assez longtemps dans les académies, notamment à Versailles et Créteil qui sont très en tension. On vit ça déjà depuis une quinzaine d'années avec des contractuels. Dont une grande partie n'ont jamais été enseignant", déplore-t-il.

"Il faut arrêter le bricolage. La question n'est plus de mettre un enseignant devant chaque élève, on en est pratiquement à mettre [juste] un adulte."

Laurent Zameczkowski, porte-parole de la PEEP

à franceinfo

"Pour devenir enseignant, vous devez maîtriser la langue française, même si vous enseignez les mathématiques, donc ils ont quand même des compétences", assure Laurent Zameczkowski même s'il confirme que "cela ne résout pas le problème de fond." "Il faut revaloriser cette profession et avoir suffisamment d'enseignants", martèle-t-il.

"Il y a un constat d'échec terrible", se désole-t-il. "Il n'y a parfois pas de prof de l'année" dans certaines filières en tensions dans le secondaire.

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