Violences conjugales : "Il y a un véritable effort à faire" sur le nombre de centres de suivi visant à lutter contre la récidive, estime l'avocate féministe Michelle Dayan

L'avocate féministe, Michelle Dayan, rappelle que l'accompagnement des auteurs de violences conjugales "est essentiel".

Article rédigé par franceinfo
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Michelle Dayan, avocate et présidente de l'association Lawyers For Women, jeudi 21 décembre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Michelle Dayan, avocate et présidente de l'association Lawyers For Women, jeudi 21 décembre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On n'y est pas du tout", alerte sur franceinfo, vendredi 6 juin, l'avocate féministe Michelle Dayan, alors que les centres de suivi et d'accompagnement des auteurs (CPCA) de violences conjugales font l'objet en France d'une "forte demande" avec des "listes d'attente fréquentes" dans ces structures, selon un communiqué publié par les établissements. Créées en 2020, ces structures visent à prévenir la récidive et le passage à l'acte.

Pour l'avocate et présidente de Lawyers For Women, association de juristes luttant contre les violences faites aux femmes, "il y a un véritable effort à faire, tant sur le nombre de centres que sur la qualité du traitement des auteurs de violences conjugales". En 2024, le nombre total de personnes prises en charge était de 21 856, en augmentation de 57% depuis 2022.

"Il faudrait, dès le plus jeune âge, un module sur ce qu'est la violence conjugale"

L'accompagnement des auteurs de violences conjugales "est essentiel", martèle Michelle Dayan, mais "on ne résoudra pas le problème" sans "prévention de la récidive". "Une réponse répressive ? C'est bien, c'est essentiel, c'est la loi pénale mais une réponse de prévention, c'est beaucoup, beaucoup plus efficace", ajoute-t-elle.

"Depuis le Grenelle sur les violences conjugales (2019), on a fait des pas énormes, mais ce n'est pas suffisant", poursuit Michelle Dayan. "Au-delà de la prévention de la récidive, il faudrait dès le plus jeune âge, dès le primaire (…), un module sur ce qu'est la violence conjugale, sur ce que c'est d'être victime et d'éduquer nos enfants", suggère l'avocate. "Le seul suivi dans un centre n'est pas suffisant. Il faut aussi un accompagnement personnalisé psychothérapeutique", ajoute-t-elle.

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