Reportage "Il faut un véritable accès à l'avortement" : dix ans après sa création, le numéro vert du Planning familial menacé par une baisse de financements

Depuis dix ans, le 0800 08 11 11 est un dispositif anonyme et gratuit.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le planning familial (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
Le planning familial (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

Le numéro vert du Planning familial fête ses 10 ans. Il permet chaque année à près de 40 000 personnes d'accéder à des informations fiables sur la contraception, la sexualité et l'interruption volontaire de grossesse. Le 0800 08 11 11 est un dispositif anonyme et gratuit mais le Planning familial s'inquiète de son financement et de son avenir.

Ce dispositif téléphonique mobilise plus de 200 écoutants dans 18 antennes régionales. Bénédicte Paoli fait partie de l'équipe nationale qui coordonne ce numéro vert. Son constat ? 50 % des appels concernent les interruptions volontaires de grossesse : "Ces femmes qui appellent, elles savent que le droit à l'avortement est évident, ce sont leur mère, leur grand-mère, qui se sont battues pour ça. Et puis finalement le jour où ça leur arrive, elles ne savent plus quoi faire. Parfois, elles s'adressent à un professionnel qui ne sait pas leur répondre."

"Il y a énormément de propos jugeants ou culpabilisants. Alors qu'on sait bien qu'une femme sur trois avorte."

Benedicte Paoli

à franceinfo

Dans un contexte de restrictions budgétaires et de montée des conservatismes, Sarah Durocher, la présidente du Planning familial, s'inquiète de l'avenir de ce dispositif, financé via l'Etat et les agences régionales de santé : "Aujourd'hui, on a des alertes de baisses potentielles de financements. Donc, on interpelle le président de la Répblique et le gouvernement pour réaffirmer qu'il faut un véritable accès à l'avortement et ça doit s'accompagner de moyens."

Elle réclame des moyens pour lutter contre la désinformation mais aussi contre les inégalités territoriales car, aujourd'hui encore, une femme sur cinq doit changer de département pour réaliser une IVG.

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