Emeutes d'Amiens : la défense inquiète des témoignages anonymes
Près de deux ans après les émeutes qui ont embrasé Amiens-Nord, le premier procès s'est ouvert à huis clos ce lundi avec la comparution de cinq jeunes, mineurs à l'époque. Les témoignages anonymes, nombreux, permettent d'éviter la peur des représailles... mais rendent plus difficile le travail de la défense.
Près de deux ans après, les émeutes d'Amiens-Nord arrivent devant la justice. Le premier procès a débuté ce lundi à huis clos, devant le tribunal des enfants. Il concerne cinq jeunes prévenus, aujourd'hui âgés de 16 à 19 ans. En août 2012, des violences urbaines avaient secouées les quartiers nord de la ville, faisant 17 blessés parmi les policiers, en plus de bâtiments incendiés. Ces cinq premiers prévenus devront répondre de dégradations, d'incendies volontaires et de violences volontaires avec arme sur les forces de l'ordre.
L'accusation repose beaucoup sur des témoignages anonymes, une procédure rare qui permet d'éviter la peur des représailles. Mais qui ne facilite pas la tâche de la défense.
"Le témoignage sous X pose le problème de l'authenticité des témoignages et de la vérification possible pour la défense" (Me Daquo, avocat d'un des prévenus)
Dans le cas d'un témoignage anonyme, la défense ne peut pas demander au témoin – par exemple un habitant d'un immeuble voisin – son lieu d'habitation exact. Mais "selon l'étage dans lequel on se trouve on peut plus ou moins voir un certain nombre de chose ", souligne Me Daquo. Il demande aux magistrats d'être "particulièrement scrupuleux de la manière dont ils vont utiliser et examiner ces témoignages. "
Un procès "à connotation politique"
Les émeutes, survenues quelques jours après le classement du quartier en zone de sécurité prioritaire, avaient suscité dès le 14 août le déplacement de Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur.
Certains avocats de la défense déplorent un "procès à connotation politique " et accusent les enquêteurs d'avoir "manqué d'objectivité ". Me Guillaume Combes, autre avocat de la défense, a mis en garde contre la condamnation "aveugle " de "personnes qui n'ont participé à rien du tout ", des "boucs émissaires " pour "des faits très graves et inadmissibles ".
Le procès des cinq mineurs doit se poursuivre jusqu'à mardi soir. Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison. Six autres prévenus, majeurs eux, comparaîtront jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel d'Amiens. Un troisième procès aura lieu en correctionnelle les 5 et 6 juin pour complicité ou pour dissimulation de preuves dans le volet concernant les tirs contre les policiers.
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