Transitions de genre des mineurs : la Haute Autorité de santé ne trouve pas de consensus et reporte ses recommandations

La HAS a en revanche émis vendredi un avis très clair concernant les transitions de genre pour les personnes majeures.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siège de la Haute Autorité de santé, un organisme public qui conseille l'Etat sur les politiques de santé aux portes de Paris, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 4 avril 2025. (ANTOINE BOUREAU / HANS LUCAS / AFP)
Le siège de la Haute Autorité de santé, un organisme public qui conseille l'Etat sur les politiques de santé aux portes de Paris, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 4 avril 2025. (ANTOINE BOUREAU / HANS LUCAS / AFP)

Que doivent recommander les médecins à un mineur qui veut faire une transition de genre ? La Haute Autorité de santé (HAS) s'est dite incapable de se prononcer à ce stade, vendredi 18 juillet, et elle a reporté la publication de ses recommandations. Elle conseille en revanche de répondre systématiquement aux demandes des adultes. "En l'absence de données suffisamment robustes et de consensus, la HAS fait le choix d'aborder séparément la question des moins de 18 ans", explique-t-elle dans un communiqué, annonçant que ce travail, qui devra probablement s'étaler sur plusieurs années, commencera début 2026.

Les avis de la HAS visent à donner le cadre officiel des politiques de santé en France. La HAS avait été saisie en 2022 par le ministère de la Santé pour déterminer comment doit s'organiser la prise en charge des parcours de transition, un sujet sur lequel aucune recommandation sanitaire officielle n'a jamais été donnée en France. Ses conclusions étaient très attendues, d'autant qu'elles avaient été repoussées plusieurs fois, sur fond de polémiqueLe sujet "a entraîné des réactions au-delà de ce que nous avons connu ces vingt dernières années", a déclaré vendredi Lionel Collet, président de l'instance.

La HAS déplore une offre de soins "très hétérogène"

Les mineurs concentrent en effet les controverses les plus vives, en particulier quant à l'opportunité de traitements hormonaux destinés à retarder la puberté. La HAS s'est en revanche prononcée clairement sur la question des adultes. Elle insiste sur le fait que la transidentité ne doit pas être considérée comme une maladie, et qu'il faut donc répondre à toute demande de transition, regrettant une offre de soins "très hétérogène" sur le territoire.

L'autorité, notamment, recommande de répondre aux demandes de chirurgie, en donnant au patient une information exhaustive quant aux risques et au caractère irréversible de l'opération. Il n'est pas nécessaire selon elle de rendre un avis sur l'état psychiatrique du patient, même si le médecin peut lui recommander un délai de réflexion.

La HAS ne donne cependant pas d'avis sur le bien-fondé du remboursement intégral des parcours de transition par l'Assurance-maladie, prenant acte que celui-ci existe déjà dans les faits via une procédure d'"affection longue durée" (ALD).

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