En prison, "le téléphone portable est très dangereux", assure le secrétaire général adjoint du syndicat FO justice

La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a recommandé d'élargir les conditions d'accès des détenus à un téléphone, estimant les conditions actuelles discriminatoires. Yoann Karar rappelle que "la prison est un lieu de pénitence".

Article rédigé par franceinfo
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Un agent pénitentiaire enregistre un téléphone portable trouvé lors d'une fouille dans une prison de Seine-et-Marne (photo d'illustration). (ALAIN JOCARD / AFP)
Un agent pénitentiaire enregistre un téléphone portable trouvé lors d'une fouille dans une prison de Seine-et-Marne (photo d'illustration). (ALAIN JOCARD / AFP)

"Le téléphone portable est très dangereux", "il ne faut pas créer une zone de non droit", réagit mercredi 19 février sur franceinfo Yoann Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO justice. Mercredi matin, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a jugé, dans un avis publié au Journal officiel, que l'interdiction "générale et absolue" des téléphones portables en prison était "peu réaliste". Dominique Simonnot recommande d'élargir les conditions d'accès des détenus à un téléphone, estimant que les conditions actuelles de cet accès engendrent "une série de discriminations infligées aux personnes détenues".

Une annonce à laquelle a réagi Gérald Darmanin, ministre de la Justice, assurant que cela "ne doit pas non plus être un discours de défaite" "On est en phase avec le discours de Gérald Darmanin", acquiesce Yoann Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO justice.

"Ce serait dépénaliser le téléphone portable en détention, au même titre qu’on dépénaliserait la drogue parce qu’on n’arrive pas à endiguer sa prolifération sur le territoire."

Yoann Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO justice

à franceinfo

Selon lui, ces portables permettraient aux détenus de continuer "leurs trafics via leurs cellule, voire de commanditer des meurtres. On doit pouvoir contrôler ce qu’il se passe dans la vie des détenus", tranche-t-il.

Dominique Simonnot assure que les conversations de ces détenus devraient être surveillées. Une mesure "très difficile" à mettre en place "à grande échelle sur une population pénale", met en avant Yoann Karar. Il appelle la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté à "éviter de mettre en avant ce genre de thématique" qui risque, selon lui, "de créer des problématiques en détention."

"Arrêter d’avoir cet esprit fataliste"

"Il faut arrêter d’avoir cet esprit fataliste, on doit pouvoir endiguer la prolifération de ces téléphones avec l’installation de brouilleurs dans les établissements pénitentiaires", dit-il. "La prison est un lieu de pénitence, on est là pour purger une peine et pas là pour créer de l’oisiveté."

"La prison est là pour réinsérer quelqu’un, on doit pouvoir le contrôler", poursuit Yoann Karar qui dénonce "la prolifération des vidéos sur TikTok ou d’autres réseaux sociaux" réalisées par des détenus.

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