Fin de l'interdiction des activités "ludiques" en prison : l'association nationale des visiteurs de prison se "réjouit" de la décision du Conseil d'Etat

Les activités "ludiques" pourront reprendre en prison, a décidé lundi le Conseil d'État en annulant une mesure d'interdiction prise en février par le garde des Sceaux Gérald Darmanin.

Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin avait annoncé en février l'interdiction des activités "ludiques" en prison. (MICHEL EULER / POOL)
Gérald Darmanin avait annoncé en février l'interdiction des activités "ludiques" en prison. (MICHEL EULER / POOL)

L'Association nationale des visiteurs de personnes sous main de justice (association des visiteurs de prisons) se "réjouit" de la décision du Conseil d'Etat de retoquer la mesure d'interdiction prise par Gérald Darmanin. Interrogé lundi 19 mai sur franceinfo, Yves-Marie Brient, le président de l'ANVP, jugeait cette interdiction "totalement incompréhensible".

Ce lundi, le Conseil d'Etat a décidé que les activités "ludiques" pourront reprendre en prison. Le Conseil a ainsi annulé une mesure d'interdiction prise en février par le garde des Sceaux Gérald Darmanin, qui avait suscité des critiques. Les activités "provocantes" de nature à porter atteinte au respect dû aux victimes peuvent être légalement interdites, mais pas les activités "ludiques" car cela serait contraire au code pénitentiaire, a tranché le Conseil d'État.

Pour Yves-Marie Brient, les activités dites ludiques sont bénéfiques pour les personnes détenues. Il prend l'exemple du yoga qui apporte "du calme" aux prisonniers. "Toutes ces activités, quelles qu’elles soient, sous n'importe quelle forme, ont surtout pour but que les personnes retrouvent de l'estime vis-à-vis d'elles-mêmes, qu'elles retrouvent des relations sociales souvent perdues". Yves-Marie Brient assure qu'avec les jeux, par exemple, les détenus "réapprennent des règles, qu'ils doivent suivre et appliquer, ce qui modifie leur comportement". Des choses "très simples" qui "participent à la réinsertion".

Le président de l'ANVP rappelle que la prison n'a que pour but de "protéger la société, de limiter la liberté et les mouvements" mais que si on veut rendre les choses "dur pour dur" on va surtout les rendre "invivables". "Qu'est-ce que ça va donner comme envie quand les prisonniers vont ressortir ?", questionne-t-il. "Quid de l'esprit de vengeance vis-à-vis de la société ?"

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