"Tout bloquer" le 10 septembre : "On est très vigilants sur les tentatives d'instrumentalisation de l'extrême droite", lance Sophie Binet

Le mouvement "Bloquons tout" le 10 septembre est "encore totalement nébuleux et sur les modes d'action et sur les revendications", réagit vendredi 22 août sur France Inter, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. "Les modes d'action sont flous et puis, du côté des initiateurs, il y a une pluralité de points de vue. On est très vigilants sur les tentatives de noyautage et d'instrumentalisation de l'extrême droite qui, à certains endroits, essaie de développer des discours antisyndicaux", ajoute-t-elle. 

Né sur les réseaux sociaux, ce mouvement encore mal identifié a pris de l'ampleur depuis que le Premier ministre François Bayrou a annoncé vouloir faire plus de 43 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026, qui sera examiné à l'automne. "Nous notons des revendications sociales et la dénonciation de ce budget Bayrou, ce qui rejoint notre analyse. Mais pour le reste, les choses sont très nébuleuses", répète Sophie Binet. La CGT réunira la semaine prochaine ses instances internes pour décider de rejoindre ou non l'appel à "tout bloquer" le 10 septembre. Sophie Binet ne ferme pas cette porte car "les choses sont très claires, l'heure est à la mobilisation". Elle estime que "le 10 septembre peut être une étape mais il faut construire d'autres perspectives". 

Sophie Binet appelle François Bayrou "à sortir du déni"

"Nous allons surtout débattre de la construction de l'ensemble du processus de mobilisation", poursuit-elle. Une intersyndicale est prévue le 1er septembre pour décider "ensemble" parce que "pour gagner nous avons besoin de deux choses : être unis et un processus qui s'inscrive dans la durée". Sophie Binet se félicite de voir que plusieurs secteurs se mobilisent à la rentrée. La fédération mines et énergie de la CGT appelle à la grève du secteur à partir du 2 septembre. Quatre syndicats de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) veulent également mobiliser à partir du 25 août contre le plan d'économies annoncé par le Premier ministre. Les taxis et les pharmaciens organisent aussi des actions. Elle tient à adresser ce message car "certains ont l'impression de s'être beaucoup mobilisés ces dernières années, en vain, et qu'il y a une forme de lassitude". La secrétaire générale de la CGT appelle "à se mobiliser partout pour imposer d'autres priorités, un autre agenda". 

"On est en position de force en cette rentrée, on va gagner."

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

sur France Inter

Le 22 juillet dernier, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) a lancé une pétition sur le site "stopbudgetbayrou.fr" pour "exiger l'abandon immédiat" des mesures présentées par le Premier ministre pour atteindre près de 44 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026, qui sera examiné à l'automne. Elle a recueilli plus de 340 000 signatures vendredi. Sophie Binet appelle le chef du gouvernement "à sortir du déni" car la politique économique menée par Emmanuel Macron est "un désastre". 

Sophie Binet ne se prononce pas sur la chute du gouvernement Bayrou. En revanche, elle affirme que la CGT "veut que le budget soit censuré, parce qu'un autre gouvernement pourrait faire le même" budget. Un "problème parce qu'encore une fois, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui paient et pas les rentiers les plus riches", déplore Sophie Binet.