Accusations contre le chef Jean Imbert : "J'ai eu peur pour ma vie", témoigne Lila Salet dans sa plainte pour violences conjugales

L'actrice, âgée d'une vingtaine d'années à l'époque des faits, raconte avoir vécu "dans un climat d'insécurité" instauré par le cuisinier, qui a ensuite passé le cap des violences physiques "quelques mois après" le début de la relation, en 2012-2013.

Article rédigé par franceinfo
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L'actrice Lila Salet, lors d'une soirée d'inauguration du No Comment Club, le 1er décembre 2015 à Paris. (FOC KAN / WIREIMAGE)
L'actrice Lila Salet, lors d'une soirée d'inauguration du No Comment Club, le 1er décembre 2015 à Paris. (FOC KAN / WIREIMAGE)

L'actrice Lila Salet a déposé plainte contre son ancien compagnon, le chef cuisinier Jean Imbert, plainte que franceinfo a pu consulter, et dans laquelle elle assure avoir eu "peur pour [sa] vie" au cours de leur relation de sept mois en 2012-2013. Une enquête pour violence sur conjoint a été ouverte lundi 25 août par le parquet de Versailles.

Dans la plainte, la jeune femme de 34 ans dénonce "des faits de violences dans le cadre conjugal" qui ont été commis "entre septembre 2012 et mars 2013". Elle dit avoir conscience que "la prescription peut s'appliquer sur ces faits", mais "ma démarche peut soutenir celles des autres femmes ayant été victimes de cette personne", qu'elle estime au nombre de cinq. Parmi elles, l'ex-miss France Alexandra Rosenfeld, qui a témoigné en août sur son compte Instagram

Lila Salet décrit une relation qui démarre très rapidement. Jean Imbert est "tellement charmant, à l'écoute, entreprenant, montrant des signes qu'il me voulait dans sa vie", "il a très vite parlé d'amour et de sentiments forts à mon égard". "Au départ, il me gâtait, il me valorisait, il était extrême dans son sentiment amoureux", poursuit-elle.

"Il voulait rencontrer mes parents, il voulait m'épouser, il voulait avoir des enfants, et il me reprochait de rentrer chez moi car il lui semblait très difficile de ne pas être à mon contact."

Lila Salet, actrice

dans sa plainte

Mais rapidement, la relation vire à "l'emprise". "En quelques semaines, nous nous sommes installés chez lui, et j'ai vite compris que je n'avais plus de vie à moi", écrit-elle. "Il ne supportait pas que j'aille seule ailleurs (...)  il me demandait tout le temps la teneur de mes échanges téléphoniques, (...) il entrait en colère quand je n'étais pas d'accord avec lui, il s'en prenait au mobilier ou à la vaisselle. Il frappait violemment les murs qui se retrouvaient marqués de trous, (...) si je ne décrochais pas à ses appels, il menaçait de se suicider, (...) il me reprochait d'être habillée comme une pute, il ne voulait pas que je fume ou que je prenne un verre de vin de temps en temps. Il me rendait responsable de son état de faiblesse si je ne répondais pas à ses sollicitudes", énumère la comédienne.

"J'ai commencé à sentir une accaparation de ma vie dans la sienne", explique Lila Salet, âgée d'une vingtaine d'années au moment des faits. Selon elle, Jean Imbert est "un pervers narcissique", qui l'"obligeait à visionner tous les soirs sa victoire dans l'émission Top Chef".

"Tous les matins, je devais me lever en même temps que lui et je devais l'écouter parler de lui dans sa baignoire. Je restais assise et je n'avais pas le droit d'aller me recoucher."

Lila Salet, actrice

dans sa plainte

L'actrice raconte avoir vécu "dans un climat d'insécurité" instauré par le cuisinier, qui a ensuite passé le cap des violences physiques "quelques mois après le début de notre relation". "Lors d'une dispute, il m'a porté une énorme gifle au visage", affirme-t-elle. "II a recommencé ce geste plusieurs fois par la suite (chez lui, dans sa voiture), toujours dans un cadre intime donc sans témoins". Mais "ses violences consistaient aussi dans des morsures sur différentes parties de mon corps"

Une plainte déjà déposée dans le passé

Lors d'un séjour à Florence, en Italie, en janvier 2013, elle dit avoir "eu peur pour ma vie". Le voyage "se passait plutôt bien", mais "quand j'ai reçu un SMS d'un ami, il m'a frappée plusieurs fois au visage et versé du champagne dans les yeux. Ça m'avait brûlée. Il n'avait plus voulu que je sorte de la chambre d'hôtel. J'ai donc été séquestrée pendant plusieurs heures". "Il prétend que le week-end s'était bien passé au motif de la publication de plusieurs photos sur Instagram, mais c'était avant ce nouvel accès de violences de sa part", se défend la comédienne. 

Après cet épisode, elle avait déposé plainte. Elle y relatait également un autre accès de colère du chef étoilé. "Suite à une nouvelle claque", elle prend la décision de le quitter, mais Jean Imbert "débarque chez moi, enfonce deux portes et arrache des fils électriques sur le palier. Il avait saisi un couteau qui se trouvait dans l'entrée".

Lundi, Jean Imbert a réfuté la totalité de ces accusations par la voix de ses avocates qui, dans un communiqué, ont dénoncé "des récits biaisés, tronqués". Mercredi, il a annoncé se "mettre en retrait" de ses établissements, "le temps que la justice se fasse". 

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