Reportage "On est à des années-lumière des meilleurs au monde" : en France, le padel séduit de plus en plus et tente de se développer

Le sport conquit de plus en plus de pratiquants et parvient à rassembler lors des événements majeurs comme celui du week-end à Roland-Garros. Pour préparer ses futurs champions, la Fédération française de tennis construit sa filière de haut niveau.

Article rédigé par franceinfo
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On estime que plus de 500 000 personnes pratiquent du padel en France. (THIBAUD MORITZ / AFP)
On estime que plus de 500 000 personnes pratiquent du padel en France. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Depuis le lundi 8 septembre, Roland-Garros accueille la quatrième édition du Paris Major Premier Padel. C’est l’un des quatre tournois majeurs du principal circuit professionnel, l’équivalent d’un grand chelem au tennis.

La discipline, cousine du tennis, accueille de plus en plus d’adeptes avec 500 000 pratiquants estimés. La Fédération française de tennis vient d’ailleurs de lancer un plan d’aide à la construction de nouvelles pistes de padel face à cet engouement. Mais au plus haut niveau, la France est encore loin de rivaliser avec les meilleures nations comme l’Espagne ou l’Argentine.

La finale affiche presque complet

Des food-trucks, des bars à bière et des stands d'initiation ont pris place dans une ambiance plutôt décontractée dans les allées de Roland-Garros. Au padel, la raquette y est plus petite qu'au tennis, mais le plaisir est le même pour Virgil et Pierre. "On aime beaucoup le tennis, mais c'est difficile d'avoir des places", regrette Virgil. Pierre poursuit, "c'est quand même plus ludique. On n'est pas dans le même business niveau argent que le tennis. Mais par rapport à il y a deux ans, il y a quand même plus de monde".

Virgil et Pierre ont pris leurs places pour la finale du 14 septembre qui se jouera presque à guichets fermés. Les deux amis, pratiquants assidus de padel, sont notamment venus voir le duo Arturo Coello et Agustín Tapia, la paire hispano-argentine numéro un mondiale. "On les attend de pieds fermes", se réjouissent-ils.

Les Français eux, sont bien moins connus et aussi bien moins payés."Aujourd'hui, le top 6 mondial gagne plusieurs millions par an, note Johan Bergeron le numéro deux français mais le 105e mondial. Moi, mon année coûte 50 000 euros, j'arrive à la financer et un peu plus. On est à des années-lumière des meilleurs au monde, mais on doit faire d'autres choses à côté. Je suis en train de créer mon club de partenaire avec des entrepreneurs."

"C'est le deuxième sport d'une vie"

La discipline est arrivée tard dans la vie de Johan Bergeron. "Je suis passé par le foot et le tennis avant de bifurquer au padel. Quand on m'a fait tester quand j'avais 21 ans. Et en fait, j'ai décidé de partir en Espagne où j'ai passé quatre ans pour côtoyer les meilleurs joueurs et les meilleurs entraîneurs au monde."

Un parcours qui tranche avec celui des meilleurs spécialistes, explique le directeur du tournoi, Arnaud Di Pasquale. "J'ai souvent tendance à dire que le padel, c'est le deuxième sport d'une vie pour l'instant. En France, il s'est développé très tardivement. On a des jeunes Espagnols ou Argentins qui ont commencé par cette pratique à 5 ou 6 ans. Comme aujourd'hui on commence en école de tennis très jeune."

Pour s'aligner sur ces modèles, "nous avons ouvert, il n'y a pas plus d'une semaine, un centre national d'entraînement padel à Vichy, souligne Gilles Moreton, président de la Fédération française de tennis, qui permet déjà à une douzaine de jeunes issus de toute la France de venir pratiquer le padel au très haut niveau. Donc on imagine que peut-être, au travers de ces initiatives, on aura un champion." La Fédération espère que d'ici trois à cinq ans, certaines paires françaises puissent enfin rivaliser avec les meilleurs.

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