Vendée Globe : quels défis Charlie Dalin peut-il relever après avoir gagné l'Everest des mers ?

Il a fallu deux tentatives à Charlie Dalin pour remporter "le graal" et finir à la première place du Vendée Globe, mardi. Quelle suite donner à sa carrière, après un tel succès à 40 ans ?

Article rédigé par Othélie Brion
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le vainqueur Charlie Dalin à l'arrivée du Vendée Globe, le 14 janvier 2025. (LOIC VENANCE / AFP)
Le vainqueur Charlie Dalin à l'arrivée du Vendée Globe, le 14 janvier 2025. (LOIC VENANCE / AFP)

Avant le départ, Charlie Dalin avait prévenu, le Vendée Globe, c'est "le graal", l'équivalent de ses "Jeux olympiques". En l'emportant, mardi 14 décembre, le Havrais a brillamment relevé le défi pour sa deuxième participation à l'Everest des mers. "Ce Vendée Globe 2024, j'en rêve depuis le lendemain du Vendée Globe 2021, a-t-il reconnu une fois la ligne d'arrivée franchie. Cela fait quatre ans qu'on travaille dur avec l'équipe. On a vécu pour ça, et ça y est, on a atteint l'objectif." Reste maintenant à trouver de nouveaux challenges, quand on a gagné la plus célèbre des courses en solitaire. "Je ne m'interdis pas d'y retourner", a confié le skippeur, quelques heures après son arrivée, en conférence de presse.

Vainqueur de l'épreuve en 2004, lors de sa première participation, Vincent Riou fait partie de ceux qui ont continué de se frotter à la concurrence du Vendée Globe après s'y être imposés. "J'aimais bien ce format de course, j'avais une belle expérience et un sponsor qui était clairement tourné vers cette course-là", explique-t-il.

Tenter le doublé

A la clé également, la possibilité de rentrer dans un cercle très fermé, celui des doubles vainqueurs de l'Everest des mers. Après dix éditions, seul Michel Desjoyeaux y est parvenu, en 2000 puis 2008. "On sait tous que c'est compliqué d'aligner les planètes pour gagner cette course-là. Réussir à le faire deux fois, ça aurait pu être un truc encore plus dingue. Ça n'a pas été mon cas, mais c'était un challenge tout aussi difficile que le premier", estime Vincent Riou.

Sur ses trois tentatives supplémentaires, il faut dire que la chance n'a pas souri au Finistérien. Troisième ex aequo en 2009, il a enchaîné avec deux abandons en 2013 puis en 2017. "On a beaucoup à perdre et peu à gagner quand on a déjà gagné et qu'on revient", souligne Armel Le Cléac'h, vainqueur en 2017 et détenteur du record jusqu'à la performance majuscule de Charlie Dalin.

Passer dans la catégorie supérieure

Après sa victoire en 2017, le Breton a clôturé son aventure en Imoca pour se lancer en multicoque. Pour lui, pas de doute, les nouveaux défis sont offerts par les Ultims, des trimarans de maximum 32 mètres de long sur 23 mètres de large : "Cette année, il y a eu la première édition de l'Arkema Ultim Challenge, souligne-t-il. C'était une espèce de pari un peu fou de faire justement ce qu'ont fait les marins du Vendée Globe en 1989, mais sur des multicoques".

Véritables bateaux volants, les Ultims sont capables d'atteindre les 50 nœuds, une vitesse proche des 90 km/h. "Je trouve ça motivant de réaliser un tour du monde encore plus vite, beaucoup plus vite que ce que j'ai pu faire en monocoque", confie celui que l'on surnomme "le chacal". "En plus, on parle du record du Vendée Globe mais le record de tous les bateaux confondus, c'est le Trophée Jules Verne. Ça peut aussi être un autre challenge".

Accéder à la classe Ultime reste cependant un luxe. "C'est une catégorie devenue tellement exclusive en termes de budget qu'il va y avoir quelques chanceux, mais il n'y en aura pas énormément non plus", prévient Vincent Riou. Interrogé, le sponsor de Charlie Dalin, Macif, a affirmé que la question d'accompagner le skippeur en Ultim ne "s'était pas posée".

Remporter d'autres grandes courses en solitaire

Pour l'heure, l'équipe se concentre sur la suite du programme du marin. D'ici la fin de son contrat, en 2026, le Havrais prendra le départ de la Transat Café L'Or (ex-Transat Jacques Vabre), le 26 octobre 2025, puis de la Route du Rhum, en fin d'année 2026. "Moi, après le Vendée, je me suis vraiment éclaté à rebondir sur ces courses. J'avais appris beaucoup sur le Vendée et j'étais capable de continuer à progresser", se souvient François Gabart. Ce dernier, après sa victoire sur le Vendée en 2013, avait fait deux saisons d'Imoca avant de se lancer en Ultim.

S'il s'est déjà imposé sur la Transat Jacques Vabre en 2019, aux côtés de Yann Eliès, Charlie Dalin veut "d'abord profiter un moment" de ce succès. Après ? "Je veux continuer de naviguer, faire des courses. Celle qui va occuper mes nuits désormais, c'est la Route du Rhum." Le skippeur de 40 ans reste sur une deuxième place sur cette course en 2022.

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